LETTRE CIRCVLAIRE,
Pour la convocation des Estats généraux.
DE PAR LE ROY.
Nostre Amé & féal, Comme dans vne
guerre qu’il a convenu au feu Roy nostre
tres-honoré Seigneur & Pere de glorieuse
memoire (que Dieu absolve) & à Nous,
de soustenir depuis quatorze ans avec
toutes les forces de cet Estat, contre celles
de l’Empire & de la Couronne d’Espagne,
pour s’oposer aux desseins que l’on
avoit formez de l’ataquer & de l’oprimer,
il a esté impossible d’eviter qu’il ne soit arrivé beaucoup de desordres,
d’abus & de corruption : & que des nostre avenement à la
Couronne, la longueur & les efforts de cette guerre faisans desja
ressentir beaucoup d’alteratiõ à l’ordre ancien du Royaume, &
vne foule presque insuportable à nos sujets, quelque soin que
nous ayons pris pour leur soulagement, le mal & les peines sont
allées en augmentant de jour en jour, & nous n’avons pû y aporter
le remede que nous esperions, & que nous voyions bien par
les sages conseils de la Reine Regente nostre tres-honorée Dame
& Mere, estre seul & capable de faire le bon effet que nous désirions
pour l’avantage, le repos & le soulagement de nos peuples,
qui estoit de leur procurer vne paix asseurée, les ennemis
declarez de cette Couronne, sur lesquels Dieu nous a donnez deavantages
assez considerables & connus de tout le monde, ayans
tousjours essayé de gangner temps, croyans qu’il arriveroit
quelque revolution en cet Estat, qui feroit changer la face des
affaires, avec vn entier avantage pour eux : Et lors que nous
pensions estre aux termes de conclurre la paix avec la Couronne
d’Espagne, ensuite de celle que nous avons heureusement faite
Louis (XIV), De Guénégaud [signé] [1649 [?]],
LETTRE CIRCVLAIRE, Pour la convocation des Estats généraux. , français
Référence RIM : M0_1829. Cote locale : A_1_6.