Latour,? (capitaine) [?] [1649], LETTRE DV CAPITAINE LA TOVR CONTENANT LA REFVTATION des Calomnies imposées au party du Parlement, & de la Ville de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_2083. Cote locale : A_5_14.
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elle est commune à tout l’Estat, puis que Messieurs du Parlement
ne sont en cette peine que pour n’auoir voulu consentir à l’aneantissement
des salutaires reglemens que leurs Maiestez leur accorderent
au mois d’Octobre dernier pour le soulagement des peuples,
& au restablissement des prests, des Partis des Tailles, & des
affaires au mesme estat qu’elles estoient auparauant que le Cardinal
Mazarin vouloit faire par le moyen de certaines Declarations
qu’il auoit enuoyées en dernier lieu en la Chambre des
Comptes, & à la Cour des Aydes, afin de pouuoir continuer ses
leuées accoustumées sur le peuple, & le reduire finalement dans
l’impuissance, & dans le desespoir, pour susciter sans doute vne reuolte
generale en France, & se mettre par ce moyen à couuert des
crimes, dont il voyoit ne pouuoir éuiter la recherche & la punition.

 

En second lieu, le Parlement & la Ville de Paris, sont simplement
sur la deffensiue, car le Cardinal Mazarin, ne voyant pas
de pouuoir plus par les ruzes, les addresses, & les fourberies qu’il
auoit pratiquées iusques icy tromper la prudence de Messieurs du
Parlement, & eluder les soins particuliers qu’ils prennent pour le
Public ; il auoit resolu de les perdre, auec la Ville de Paris, qui a
entrepris leur protection, & les enueloper dans vne mesme ruine,
ayant à cét effet enleué le Roy en pleine nuict le, sixiesme du mois
de Ianuier dernier, & incontinent fait inuestir la Ville de toutes
parts par des gens de guerre, & exercer aux enuirons d’icelle toute
sorte d’hostilitez pour la priuer de toutes choses necessaires ; ce
qui obligea Messieurs du Parlement de pouruoir à la seureté de la
Ville de Paris, & de leurs personnes, & à leur commune subsistance,
par les mesmes voyes dont ils estoient attaquez, & certes
auec raison, car s’il est permis à chacun de deffendre sa propre vie
contre toute sorte de violence, & si la nature a armé & muny toute
sorte d’animaux pour cét effet, il est sans doute bien iuste, qu’vne
si excellente compagnie, & vne si populeuse Cité, se garentisse
cõtre la faim & l’espée, par la force & les moyẽs qu’elles en ont ; ce
qui est d’autant plus raisonnable & legitime, que d’vne pa[1 lettre ill.]t Paris
est la plus importante, & la premiere Ville du Royaume, le magnifique
siege de nos Roys, & le fonds le plus considerable, & le
plus asseuré de leurs finances, & que d’autre-part le Parlement est
cét auguste Senat, où le Roy tient son lict de Iustice, où se rendent
les Arrests, ou plustost les oracles que toute la France reçoit, &
dont l’equité est venerable, mesme aux Estrangers, où les Edicts
& Ordonnances du Roy prennent leur plus certaine authorité,
n’estans reputez iustes & salutaires, qu’apres qu’ils y ont esté verifiez,
où se resoluënt & authorisent les Traictez de Paix, les entreprises

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Latour,? (capitaine) [?] [1649], LETTRE DV CAPITAINE LA TOVR CONTENANT LA REFVTATION des Calomnies imposées au party du Parlement, & de la Ville de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_2083. Cote locale : A_5_14.