La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.
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sa vie, pour sauuer celle de ce puissant Monarque ? ne parloit-il pas aux bourgeois de sa bonneville,
auec autant de sincerité, & d’affection, cõme s’ils
luy eussent esté egaux ? ne mangeoit-il pas souuent
à leur table, sans autre festin que le petit ordinaire ?
ne les saluoit-il pas dans les ruës, auec vne
douceur toute Royale ? Bref, vne infinité d’actiõs
d’humilité, que ie ne puis icy rappotter, ont laissé
vn tel regret dans les cœurs des subiects, qu’ils
s’estimeront tousiours mal-heureux, d’auoir perdu
en sa personne, la gloire des Monarques
François.

 

Henry IV.
les delices,
& l’amour
de son peuple.

Le sainct Esprit conseille aussi aux Princes, &
aux Gouuerneurs, de ne tirer point de vanité
de leur Empire, & de ne faire point seruir l’authorité
souueraine à leur ambition. Il les inuite à
se conduire auec tant de soumission, & d’humilité,
qu’ils paroissent égaux a leurs inferieurs, pour
s’insinuer plus facilement dans leurs bonnes graces.
Et le Fils de Dieu, ayant pris dessein d’establir
en terre, vn regne d’amour, & de soumettre
toutes les Nations à son Empire, ne s’est voulu
seruir que des charmes de l’humilité ; & a laissé à
ses Disciples, vn commandement de la prattiquer,
comme vn moyen tres-souuerain, de gagner
toutes les volontés raisonnables.

Rectorem
te cõstituerunt,
noli
extolli, este
in illis,
quasi vnus
ex ipsis.
Eccli. 32. 1.

Ie sçay que les humbles ont de grands auantages,
pour gaigner les bonnes graces des peuples ;
ie n’ignore point, que les Lions, les Tygres,

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La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.