La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.
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des seruiteurs ou des esclaues : voila des coustumes
bien estranges : Mais ce qui augmente
mon admiration, c’est d’entendre que les Iuifs
ont accepté toutes ces conditions, & qu’ils ont
demandé à Samuel vn Roy Souuerain, quand
bien ils receuroient de luy tous ces mauuais traittemens.

 

Conditiõs
estranges,
& bien remarquables,
que le
peuple Iuif
a libremẽt
acceptées
pour auoir
vn Roy

Hot crit
ius Regit,
qui imperaturus
est
vobis, 1.
Reg. 8 11,
ius Regis
hic sum tur
pro consuetudine
Regis.

Peut-estre qu’il n’est point de peuple au monde,
si affectionné à son Prince, que les François,
toutefois ils ne souhaitteroient point vn Roy,
auec des conditions si onereuses, & si desauantageuses
à l’Estat. Les François sont libres, nourris,
& éleués dans la Ciuilité, le seul nom de Franc
marque la liberté, & leur naturel est ennemi
de toute seruitude : ils se peuuent aussi vanter,
par dessus les Nations estrangeres, que leurs Roys
les ont tousiours gouuernés auec vne douceur, &
vne clemence extraordinaire, conforme aux inclinations
de leurs subiects.

Ou trouue t-on des Princes traittables comme
nos Souuerains ? Où est-ce que les Monarques se
rendent familiers aux peuples, comme on les voit
en Frãce ? où a t’on remarqué vne affabilité pareille
à celle de nos Roys, qui reçoiuẽt toutes sortes de
personnes ? auec quelle frãchise, tẽdresse, & courtoisie
parlent-ils à leurs Domestiques ? ne caressent-ils
point les Seigneurs de marque, comme
leurs Cousins, ou leurs proches parens ? Escriuent-ils
iamais aux parlemens, ou aux corps de Iustice,

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La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.