La Mothe-Houdancourt (Henri de) [?] [1649], SECOND FACTVM, OV DEFENSES DE MESSIRE PHILIPPES DE LA MOTHE-HOVDANCOVRT DVC DE CARDONNE, & Mareschal de France, CY-DEVANT VICE-ROY ET CAPITAINE General en Catalogne. Auec plusieurs Requestes, Arrests, & autres Actes sur ce interuenus, tant au Conseil, qu’ailleurs. , français, italienRéférence RIM : M0_2849. Cote locale : A_4_5.
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Finalement, le feu Roy ayant estably la paix dans son Royaume,
a eu le bon-heur de venger tant d’affronts impunément
faits aux Rois ses predecesseurs. Il commença par quelques
tentatiues des costez de Biscaye, Salses & Laredo. Depuis la
sage conduitte de feu son. Eminence ayant causé les Reuolutions
arriuées en Catalogne & en Portugal, la France eut
moyen de penetrer plus auant. Sa Majesté pendant son Regne
s’est principalement seruie au delà des Pyrenées de Monsieur le
Mareschal de la Mothe. Car pour Monsieur d’Espenan il ne fit
qu’y entrer & en sortir, le Marquis de Los Velez par le Traité
de la reddition de Terragonne, l’ayant obligé de ne porter plus
les armes en Espagne contre Sa Majesté Catholique.

Par ce recit abregé, on void comme la proposition historique
auancée est dans la verité de l’Histoire : que depuis Charlemagne,
personne n’auoit si continuellement, ny pendant vn si lõg
temps, commandé les armées Françoises dans l’Espagne, que
Monsieur le Mareschal de la Mothe. Il a demeuré quatre années
entieres sans auoir fait aucun voyage à la Cour, comme font les
autres Generaux d’armées. Il y a opiniastrement fait la guerre : Il
y a gagné des Batailles, dissipé & ruiné sept armées Castillanes,
assiegé & pris des Villes, fait leuer nombre de Sieges aux ennemis ;
& y a eu, quoy qu’auec differens succez, tant de combats,
que iusques alors l’Espagnol ne s’estoit point veu chez luy si
bien attaqué. Le feu Roy, dans les Prouisions de Mareschal de
France, luy fait l’honneur d’vser de ces termes, à propos de la
victoire de Ville-franche, En sorte qu’il n’y a personne qui ne iuge
combien ce coup êbranle les affaires d’Espagne, & affermit le bon estat
des nostres. Choses qui obligerent enfin le Roy Catholique d’agir
luy-mesme, & de marcher en personne pour la deffense de
ses Royaumes, en sortant de Madrid, d’où luy & les deux Rois
ses predecesseurs, auoient depuis quatre-vingts ans sans bouger
de leur cabinet troublé toute la terre.

Les amis de Monsieur le Mareschal de la Mothe sont contrains
de releuer ses actions, puis qu’ils ne les estallent pas pour
en tirer vanité ; mais pour éuiter le perilde ses accusations, & y
trouuer la seureté de sa Personne. En pareils accidens la Philosophie
permet aux Sages de se loüer eux-mesmes. Plutarque

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La Mothe-Houdancourt (Henri de) [?] [1649], SECOND FACTVM, OV DEFENSES DE MESSIRE PHILIPPES DE LA MOTHE-HOVDANCOVRT DVC DE CARDONNE, & Mareschal de France, CY-DEVANT VICE-ROY ET CAPITAINE General en Catalogne. Auec plusieurs Requestes, Arrests, & autres Actes sur ce interuenus, tant au Conseil, qu’ailleurs. , français, italienRéférence RIM : M0_2849. Cote locale : A_4_5.