La Mothe-Houdancourt (Henri de) [?] [1649], QVATRIEME FACTVM, OV DEFENSES DE MESSIRE PHILIPPES DE LA MOTHE-HOVDANCOVRT DVC DE CARDONNE, & Mareschal de France, CY-DEVANT VICE-ROY ET CAPITAINE General en Catalogne. Auec plusieurs Requestes, Arrests, & autres Actes sur ce interuenus, tant au Conseil, qu’ailleurs. , français, latin, espagnolRéférence RIM : M0_2849. Cote locale : A_4_7.
Page précédent(e)

Page suivant(e)

-- 82 --

iustifié des premieres fautes, on le chargea par apres de celles
de crime de leze Majesté pour le perdre.

 

Mais comme l’Histoire ne rapporte ces exemples que pour
les mettre en horreur, le Procureur General est conseillé de
s’appliquer à la lecture de Corneil Tacite, qui ne luy peut estre
inutile, il y trouuera de belles instructions pour deuenir meilleur,
& les mauuais exemples qu’il y lira, ne le feront pas deuenir
pire.

Il est vray que si la Iustice de Sa Majesté n’estoit aussi grande
que sa Puissance, Monsieur le Mareschal de la Mothe, au milieu
de son innocence & de ses iustifications, auroit sujet de
crainte, ayant son Procureur General pour partie, qui expose
& represente à ses Iuges dans sa maison & au Palais, les graces
& faueurs, & d’vn autre costé la puissance qui anime ses poursuites,
& les perils de luy desplaire. Mais comme ce sont plustost
des inuentions dudit Procureur General que des mouuemens
de la Cour ; des artifices de son esprit, que des ordres
d’vn si equitable conseil, ces choses seruent dauantage à vn
affligé aupres des bons Iuges, qu’elles ne luy nuisent.

Nous reuerons bien l’authorité qu’il employe, mais nous
mesprisons les accusations qu’il fait. La bonté naturelle que
Dieu a donné à Sa Majesté pour en fauoriser tout le monde, ne
sera pas retenuë & resserrée pour le sieur Mareschal de la Mothe
seul. Et le Procureur General cessera à la fin de nuire à vne personne,
qui dans la prison mesme ne luy a pas esté inutile. Et
quand il ne le feroit pas, Messieurs de la Troisiéme imiteront la
Iustice & affecteront la gloire du Senat de Rome, aupres duquel
la grande puissãce de Caton l’ancien en l’accusation de Seruius
Galba, aussi bien que celle contre Lucius Cotta, de Publius
Africanus qui auoit ruiné Numãce & Carthage, seruirent plus
à la iustification & conseruation de ces Accusez, qu’à leur ruine,
d’autant que les Iuges & Senateurs Romains qui assisterent à
tels Iugemens, crûrent qu’ils deuoient par ce moyen d’absolution,
pouruoir à l’aduenir à l’oppression des foibles, & oster la
croyance que l’on eust asseurement tiré de leur condamnation,
que tels Accusez auoient plustost succombé à la
puissance de leurs Accusateurs, qu’à la grandeur de leurs
crimes.

Cicero pro
Muræna.

Page précédent(e)

Page suivant(e)


La Mothe-Houdancourt (Henri de) [?] [1649], QVATRIEME FACTVM, OV DEFENSES DE MESSIRE PHILIPPES DE LA MOTHE-HOVDANCOVRT DVC DE CARDONNE, & Mareschal de France, CY-DEVANT VICE-ROY ET CAPITAINE General en Catalogne. Auec plusieurs Requestes, Arrests, & autres Actes sur ce interuenus, tant au Conseil, qu’ailleurs. , français, latin, espagnolRéférence RIM : M0_2849. Cote locale : A_4_7.