La Mothe-Houdancourt (Henri de) [?] [1649], PREMIER FACTVM, OV DEFENSES DE MESSIRE PHILIPPES DE LA MOTTE-HOVDANCOVRT DVC DE CARDONNE, & Mareschal de France, CY-DEVANT VICE-ROY ET CAPITAINE General en Cathalogne. Auec plusieurs Requestes, Arrests, & autres actes sur ce interuenus, tant au Conseil, qu’ailleurs. , françaisRéférence RIM : M0_2849. Cote locale : A_4_4.
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ne soit mort iniustement, moy-mesme iusqu’à cette heure, ie n’auois pas
creu qu’il y eut matiere d’vn tel Arrest. Mais il faut recognoistre cette
verité pour deffendre vostre iugement, que Dieu donne d’autres lumieres
aux Iuges qu’aux autres hommes ; C’est vne belle qualité que d’estre
bon Iuges & incorruptible. Adieu Messieurs. Apres quoy le
Capitaine des Gardes les fit retirer, en disant, Place Messieurs,
son Eminence va à la promenade. Bel exemple à ceux qui acceptent
semblables commissions extraordinaires contre les Ordonnances
du Royaume ; sur l’esperance d’augmentation
d’honneur, ou de quelque meilleure fortune.

 

Estant chose bien remarquable, que ce mal-heureux & pitoyable
Seigneur auoit esté déja plusieurs mois sans vouloir
respondre deuant lesdits Cõmissaires extraordinaires : iusques
à ce qu’ils s’aduiserent de luy dire qu’on le condamneroit
comme vn muet, pour vn crime le plus noir dont vn homme
de sa qualité pouuoit estre accusé, qui estoit qu’il auoit voulu
vendre la Citadelle de Verdun à l’Empereur ; Feinte accusation,
qui l’émeut si fort qu’il se sousmit alors à estre interrogé.
Le Parlement de Paris se reconnoissant son Iuge legitime, receut
ses Requestes & appellations ; comme il est remarqué sur
les registres de la Cour des 4. & 22. Feurier, & 4. Septẽbre 1641.

Ledit Sieur Mareschal reconnoissant depuis, mais trop tard,
auoir derogé à sa qualité, en respondant à tels Iuges extraordinaires :
il ne les voulut plus reconnoistre, quoy que presidez
par vn Garde des Seaux de France. La Relation imprimée de
ce qui s’est passé en son Procez, rapporte que la derniere fois
qu’il fut oüy, il leur dit, que Dieu luy ayant fait la grace a’estre né
Gentil-homme du Ressort du Parlement de Paris, & le Roy l’honneur
de le faire Officier de sa Couronne ; il les prioit de l’excuser s’il
ne les pouuoit recognoistre pour estre ses Iuges naturels, ny les honorer
en cette qualité, en suitte des protestations qu’il auoit faites auparauant,
& qu’il reiteroit de nouueau.

Si tels exemples condamnez dans l’Histoire, estoient receus
pour en tirer consequence contre le Parlement de Paris : on
pourroit aussi dire, que le mesme Parlement n’est pas à l’exclusion
des autres Parlemens, Iuge des Pairs, ny des Presidents

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La Mothe-Houdancourt (Henri de) [?] [1649], PREMIER FACTVM, OV DEFENSES DE MESSIRE PHILIPPES DE LA MOTTE-HOVDANCOVRT DVC DE CARDONNE, & Mareschal de France, CY-DEVANT VICE-ROY ET CAPITAINE General en Cathalogne. Auec plusieurs Requestes, Arrests, & autres actes sur ce interuenus, tant au Conseil, qu’ailleurs. , françaisRéférence RIM : M0_2849. Cote locale : A_4_4.