La Campie,? de [1649], LES PROFANATIONS MAZARINIQVES, OV LE TRVCHEMENT DE S. DENIS, APPORTANT LES NOVVELLES DE SA DESOLATION. Par le Sieur DE LA CAMPIE, Gentil-homme Perigordin. , françaisRéférence RIM : M0_2897. Cote locale : A_6_75.
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doubte en ceste pensee, il se leua pour venir au lieu
où i’estois lié, & s’y rendit en fin, apres en auoir cent
fois pris & quitté le chemin : en sorte que son alleure
esgaree eust fort bien designé vne couleuure à diuers
plis. Là de son prisonnier se voulant faire vn compagnon
de desbauche, il m’osta mes liens, & soudain
me mit le verre à la main : mais la force ne seconda
pas son courage, aussi tost il tomba sur ses camarades,
& les innonda d’vn deluge qui les eust noyez, si
desia leurs corps n’eussent esté remplis iusques à
l’ourlet. En cette aduenture ma premiere pensee fut
de me sauuer, ce qui me succeda si heureusement,
qu’estant sorti de l’Eglise par le Cloistre, & de la Ville
par vne bresche des murailles du Parc, où ie ne trouuay
ny Corps de garde ny Sentinelle, ie me rendis
heureusement à Paris.

 

Quatre iours apres mon arriuée on fit courir le
bruit que nos Generaux alloient assieger S. Denis,
ce qui me réjoüit de sorte, que ie resolus de m’y rendre,
quoy qu’encore fort foible de mes playes, m’estimant
heureux d’auoir occasion d’employer ma
vie, non seulement pour mon Roy, mais aussi pour
tous les Roys de France : en cette chaleur comme
pour l’inspirer à tous nos Bourgeois & Soldats, ie
composay ces vers qui suiuent, où ie croiray n’auoir
point mal reussy, s’ils expriment la grandeur de mon
zele.

STANCES.

 


Peuple c’est à ce coup qu’il faut faire paroistre
L’amour qui te conduit, pour ton Prince &
ton Maistre,
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La Campie,? de [1649], LES PROFANATIONS MAZARINIQVES, OV LE TRVCHEMENT DE S. DENIS, APPORTANT LES NOVVELLES DE SA DESOLATION. Par le Sieur DE LA CAMPIE, Gentil-homme Perigordin. , françaisRéférence RIM : M0_2897. Cote locale : A_6_75.