haines, & de proscriptions ? A-t’il pas falu pour
l’honneur de sa Maiesté, pour la gloire mesme de
cette Illustre Compagnie, & pour le bien commun
de tout le Royaume, que cette fameuse Cour des
Ducs, & des Pairs, qui fait parler les Roys par leur
bouche, s’opposast vigoureusement au Cardinal
Mazarin, dont les actions tesmoignent il y a longtemps,
qu’il n’a autre dessein que de s’emparer de
l’Authorité Royale, afin d’assujettir tout à sa puissance ?
Pour en venir à bout, voicy de quelle sorte
il a trauaillé.

L’on sçait bien que depuis cinq ou six ans, l’auarice
des Partisans, des Traitans, des Sous-Traitans,
& autres gens de cette mesme espece, qu’à
bon droict on peut iustement nommer les ennemis
du Royaume, & de son salut, leur a fait piller
auec impunité tous les biens du peuple, & que sous
le faux pretexte de Tariffe, rien n’a pû s’eschaper
de leur brigandage.

Mais comme vn torrent, qui tombe du sommet
des montagnes, pour se respandre parmy la campagne,
estend sa fureur par tout, & porte la crainte
& la terreur dans les villages, & les villes ; ainsi
l’excés du pillage de ces Larrons publics, causa
tant de maux & d’effroy aux pauures sujets oppressez,
qu’ils inuoquerent le secours du Parlement,
qui se mit en deuoir de remedier à ce desordre.

Alors le Demon de la France touché de douleur
pour les ennuis de ces sujets, fit perdre l’esprit
& le iugement à ces temeraires brigands, & les induisit