Gondi, Jean-François Paul / cardinal de Retz [?] [1652 [?]], LE VRAY ET LE FAVX, De Monsieur le Prince & de Monsieur le Cardinal de Retz. , françaisRéférence RIM : M0_4068. Cote locale : B_10_17.
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les ordres expresses de S. A. R. ils furent des aduouës publiquement
à leur retour, & la disposition que tesmoigna M. en ce rencontre
iointe au murmure general qui s’eleua contre cette infamie
publique, suspendit pour ce momẽt, l’executiõde ce traité.

 

Monsieur le C. de Retz iugeant par toutes ces intrigues,
que M. le Prince estoit plus esloigné que iamais de pousser le
C. Mazarin, puisqu’il entretenoit auec luy des negotiations qui
releuoient ses esperãces desia presque abbatuës, & connoissant
d’ailleurs que l’on essaioit par toutes sortes d’artifices de ietter
vne parie des soupçons sur S. A. R. qui n’auoit nulle part à
tous ces commerces, supplia tres humblement S. A. R. de luy
permettre d’auoir moins souuent l’honneur de le voir, puisque
l’estat ou il est auec M. le Prince, le rendant assez inutile en
beaucoup de choses de son seruice, qui luy pouuoient estre
communes auec M. le Prince, il ne iugeoit pas qu’vne assiduité
plus ordinaire put produire d’autre effects, que le petexte
à ses ennemis de le faire passer pour contraire à la Paix ou pour
auoir part aux traités auec le C. Mazarin, il s’expliqua clairement
a Monsieur sur ce suiet ; & il luy dit, qu’il tenoit la Paix si
necessaire au Royaume, qu’il ne croioit pas qu’ils fût d’vn hõme
d’honneur, de laisser les moindres soupçons que l’on y pût
estre contraire, & qu’elle estoit si odieuse & si peu seure auec le
C. Mazarin, qu’il estoit d’vn homme sage de fuir toutes les occasions
de s’en mesler, qu’il ne laisseroit pas de luy rendre ses deuoirs
tous les huict iours pour ne se pas priuer d’vn honneur qui
estoit si cher, pour faire voir a M. le Prince que ce grand nombre
[luy] de gens qu’il entretenoit, dans le Faux bourg S. Germain
ne l’estonnoit point. S. A. R. scait que M. le C. de Retz,
depuis ce temps à tenu sa parole, l’obligation qu’il à eu de ne
point paroistre dans le public, par ce qu’il n’auoit pas encor le
bonnet à fauorisé le peu d’action qu’il y a eu dans sa conduite, il
est demeuré dans vn repos iudicieux.

Les partisans de M. le Prince ont continué leurs trauaux : qui
ne scait tous les voyages de Gouruille ? qui ignore les negotiations
de M. de Chastillon ? qui n’est pas instruit des paroles que
porte tous les iours le sieur de Gaucourt ? on lit publiquement
les articles du traité de M. le Prince, on y voit les recompenses
que l’on donne au Duc de la Roche Foucaut, dont la
vie est vn tissu de l’asches perfidies, à Marsin, à qui le Roy d’Espagne
aura peut-estre l’obligation du recouurement de la Catalogne,

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Gondi, Jean-François Paul / cardinal de Retz [?] [1652 [?]], LE VRAY ET LE FAVX, De Monsieur le Prince & de Monsieur le Cardinal de Retz. , françaisRéférence RIM : M0_4068. Cote locale : B_10_17.