le desordre, d’aplaudir à vne reuendeuse des Halles, qu’on
produit comme vne femme mysterieuse, parce quelle est
la plus hardie & la plus insolente de son quartier. Voulons
nous assister de nos forces vn nommé PESCHE,
& luy fournir des moyens d’acheuer l’attentat & le parricide
qu’il commença Lundy dernier en la personne de
nostre Prelat & de nostre Pere.

Nous sçauons bien que Mr le Prince deteste ces actions
sacrileges, & qu’il les a condamnées publiquement. Cependant
comme son mécontentement augmente malgré
luy, l’audace & la temerité de ces perfides & de ces
malheureux, les Loix seront biẽ encore plus impuissantes,
si nous escoutons fauorablement, cõme on a fait depuis
quelques iours des fausses & ridicules impressions qu’ils
veullent jetter dans le Peuple. Ils feront perir incõtinent
nos plus illustres Citoyens, & passer pour Mazarins tous
ceux qui seront contraires à leur dessein, ou qui n’auront
pas l’honneur des bonnes graces de Monsieur le Prince.

Si le Peuple est sage, il ne doit point encore prendre party,
s’il veut attendre, il sera par ce moyen maistre de sa
fortune. Il suiuera ceux qui feront le bien & qui luy rendront
Iustice. Mais il faut vn bien de durée, & ne se laisser
pas surprendre par vne fausse lueur. Voila mon sentiment
que i’ay voulu donner au Public pour le détromper. Il se
peut faire que ie me trompe moy-mesme, si cela est ie seray
fort aise que quelqu’vn m’en aduertisse, ie ne suis point
jaloux de mes sentimens, ie me renderay bien-tost aux
leurs, i’en fais dés à present ma declaration solemnelle.

FIN.