apres le rapport de ses Deputez ; Et ayant consideré
que tous les moyens dont on s’estoit seruy iusques à
present pour l’expulsion dudit Cardinal estoient inutils ;
Qu’il s’estoit rendu maistre absolu de l’Estat ;
Qu’il disposoit du Sceau & des Finances ; Que notoirement
la distribution de toutes les graces dependoit
entierement de luy ; Que les deliberations qui se prenoient
en vn Conseil qu’il a composé de la pluspart
de ses affidez n’estoient suiuies qu’entant qu’elles
luy estoient agreables ; Et qu’ainsi ayant la personne du
Roy, & toutes les forces de l’Estat entre ses mains ; il
estoit à craindre que cét ennemy commun ne se fortifiast
à vn point, & ne s’establist de sorte qu’il n’y eust
plus aucun moyen de le destruire ; Ledit Parlement
auroit desiré y pourueoir par sa prudence ordinaire, &
à cét effect il m’auroit conuié par son Arrest du 20. de
ce mois, de prendre la qualité de Lieutenant General
de sa Majesté dans l’estenduë de son Royaume. Terres,
& Seigneuries de son obeïssance, tant que ledit Cardinal
sera en France, pour mettre la personne de sa
Majesté en pleine liberté, luy faire rendre l’honneur,
le seruice, & l’obeïssance qui luy sont deubs, & me seruir
à cette fin de tous les moyens que ie iugeray vtils
& necessaires pour garentir le Royaume de la ruïne en
laquelle il est prest de tomber, par les mauuais conseils
dudit Cardinal ; & comme c’est vn seruice que ma naissance
m’oblige de rendre à sa Majesté, ie me suis resolu
à accepter ladite qualité, & à n’obmettre aucune
des choses qui peuuent dependre de moy, pour vn
sujet si legitime ; Et comme ie veux croire aussi que

Page précédent(e)

Page suivant(e)