Figvire,? de [1649], LES DERNIERES PAROLES DE MONSIEVR DE SAINT CHAMOND, DECEDÉ EN SON HOSTEL A Paris, le 10. de Septembre 1649. aagé de soixante & trois années. Auec vn fidel Recit des belles actions de sa Vie. Par le sieur de FIGVIRE. , françaisRéférence RIM : M0_1035. Cote locale : C_6_53.
Page précédent(e)

Page suivant(e)

-- 20 --

fait l’honneur de m’enuoyer querir, l’estat des affaires
m’auroit obligé d’y venir, pour donner au seruice du sils
le reste de ce sang que i’ai si liberalement versé pour celui
du pere. Monsieur le Marquis des Ars Seigneur
d’esperance, s’il y en a en France, & Monsieur le Baron
de la Roquete President en la Cour de Parlement de
Prouence, qui l’auoit receu en son entrée, en qualité de
Gouuerneur, furent voir cét illustre malade, pour lui tesmoigner
la joye qu’ils auoient ressenti lors qu’ils auoiẽt
appris que sa Majesté l’auoit nommé pour aller calmer
les desordres de Prouence, où ils estoient des plus interessez :
mais qu’ils estoient extremement fachez de voir
que sa maladie l’empeschoit d’aller accomplir vne si bonne
œuure : Il leur respondit, que si ses grandes douleurs
lui donnoient quelque peu de relasche, il ne manqueroit
pas d’obeïr aux ordres du Roy, & de donner la mesme
paix à la Prouence, qu’il lui auoit donnée autresfois, &
qu’apres cela il mourroit le plus content de tous les
hommes du monde. Monsieur le Comte d’Arpajou, qui
le visitoit quasi tous les iours, comme il y fut vne fois
à la compagnie de Monsieur le Duc d’Elbeuf, dist tout-haut,
que ses aduersitez ne lui auoient iamais si bien fait
reconnoistre la vanité de la gloire du monde, que le discours
de cét illustre malade : qui ne profitoit guere
moins à vne bonne ame que le Caresme d’vn Religieux
austere. La Reine lui fit l’honneur de l’enuoyer visiter de
Compiegne par deux ou trois fois. Son Eminence lui
enuoya vn Gentil-homme, pour apprendre l’estat de sa
santé, & le prier de l’employer en tout ce qu’il le iugeroit
vtile pour son seruice. La pluspart des Grands de la
Cour en firent de mesme, tant ce grãd homme estoit au
gré de tout le monde. La Cour estant de retour à Paris,
la Reine l’enuoya visiter par Monsieur de Souuré, Monsieur
le Duc d’Vzez, & Monsieur le Mareschal de Villeroy.
Celui-ci lui dist que la Reine lui auoit commandé
de l’asseurer de sa bonne volonté, & qu’elle auoit vne extreme
passion de reconnoistre les grands seruices qu’il
Page précédent(e)

Page suivant(e)


Figvire,? de [1649], LES DERNIERES PAROLES DE MONSIEVR DE SAINT CHAMOND, DECEDÉ EN SON HOSTEL A Paris, le 10. de Septembre 1649. aagé de soixante & trois années. Auec vn fidel Recit des belles actions de sa Vie. Par le sieur de FIGVIRE. , françaisRéférence RIM : M0_1035. Cote locale : C_6_53.