à la deliurance d’vn grand Roy, & à la distribution
des premieres Charges de la Couronne ;
si ce n’est que par stratageme on voulut monstrer
aux ennemis l’abondance du bled par la profusion
de la paille, ou par modestie, se parer au
iour du triomphe de la liurée du combat : Quoy
que c’en soit, disent ces prophanateurs d’vne Ordonnance
toute Royale, l’Arrest du Parlement est
plustost vn jeu de paix qu’vne occupation de guerre,
& vn complot de Comediens qu’vn resultat de
Senateurs : la scene est à Paris, le sujet, le titre en est
beau & de debit, le libre esclaue, le principal personnage
le Roy prisonnier dans vn Palais enchanté,
auec la liberté de l’entrée & de la sortie, & de
chasser mesme son Geollier, par vn sort semblable
sans comparaison à celuy du Liévre charmé qui
court à son tour apres les chiens : ses Officiers sont
ses gardes, son Royaume sa prison, il regne & obeït,
il se pourmene, il chasse, il se diuertit, il fait la guerre,
il donne les ordres necessaires, reçoit les Ambassadeurs
de ses Alliez ; & n’a point d’autres marques
qu’il est captif, que les efforts qu’on fait pour
le mettre en liberté. Comme cét estrange & illustre
Prisonnier fait tout dans son Estat, on luy substituë
vn Lieutenant General qui n’agit que hors le
Royaume auec ses ennemis, qui par vne generosité
veritablement Catholique s’offrent à rompre ses
chaisnes & à demeurer dans sa prison. On eslit vn
Lieutenant General des armées, c’est à dire, vn
Capitaine de quelques soldats, les armées estans Espagnolles,
& sa qualité pour le Roy ; vn Estat sans
Conseil est vne masse sans forme, on compose celuy-là

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