Pour les interests, ie les y trouue tous dans
la Politique prophane, que le Cardinal de Retz
pratique du moins auec autant de passion que
la Chrestienne : car puis qu’il est en dessein de
pousser iusqu’au Ministere d’Estat comme il
ne nous a que trop fait connoistre depuis le
Blocus de Paris, & comme il fait esperer qu’il
y paruiendra, à ceux qui ont la bonté de fournir
aux despenses de ses intrigues ; Ie pense
qu’il ne sçauroit rien faire de moins, que de
broüiller tousiours les affaires pour les faire
tirer en longueur, afin d’y trouuer vne entrée
fauorable à son ambition, & d’y faire naistre
des difficultez qui puissent l’y rendre necessaire
pour leur accommodement.

Au reste, comme le Cardinal de Retz sçait
fort bien que M. le Prince ne permettra point
que le Ministeriat soit le patrimoine des Cardinaux
& l’heritage des Fauoris, s’il peut auoir
le bon heur de chasser celuy qui le possede
maintenant à la honte des Lys, il ne faut point
douter qu’il ne s’espargnera point pour empescher
le triomphe de son party, & qu’il taschera
de menager si prudemment sa conduitte s’il
peut abuser de la faueur de S. A. R. qu’il fera
s’il se peut en aucune façon, que la succession du
Ministere ne soit point entierement desesperée
pour les Cardinaux. Cela fait bien voir contre
les sentimens de nostre Corinthien qu’il est fort
vray-semblable que le Cardinal de Retz est interessé