Lors que le Cardinal de Rets a choqué le Mazarin
il a reconnu que son ambition le sollicitoit
puissamment à debuter par ce premier éclat ; &
que le voyant l’objet de l’indignatiõ publique en
suitte de l’attentat qu’il faisoit à nostre liberté par
l’oppression de la Metropolitaine, il estoit temps
de paroistre contre ce Tyran pour entrer d’vn
mesme pas dans le cœur des peuples & dans le
maniment des affaires d’Estat. Le dessein luy reüssit
assez heureusement.

Cette vigueur neanmoins se relacha lors que
l’interest particulier luy fit ambrasser le party Mazarin,
pour l’emprisonnement de Messieurs les
Princes ; à l’eslargissement desquels il ne trauailla
puis apres, que parce qu’il le vit exigé par les necessitez
de l’Estat, & qu’il reconnut outre cela
qu’en heurtant le Mazarin dans cette conioncture,
ou l’affection des peuples se trouuoit beaucoup
rechauffée en faueur de Messieurs les Princes,
il se restabliroit dans l’ancienne creance
qu’on auoit eu qu’il estoit l’ennemy le plus irreconciliable
de ce Ministre.

Il apert par la fidelité de cette deduction, que
le Cardinal de Rets en attaquant le Mazarin, n’a
iamais receu le mouuement que de ses interests
particuliers par l’impression desquels il là flaté en
reuanche lors qu’il a iugé, que sa conspiration luy
estoit necessaire pour leur establissement. Ainsi