Du Pelletier, Pierre [1649], LETTRE D’VN PRINCE ANGLOIS ENVOYÉE A LA REYNE D’ANGLETERRE. Sur les affaires presentes du Royaume, pour l’attentat commis en la personne de son mary. Traduite par le sieur du Pelletier. , françaisRéférence RIM : M0_1892. Cote locale : C_3_43.
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puis qu’il est tres vray de dire que vostre éloignement
fut son trespas. Non non, Madame,
ie vous le dis encore la mort est inciuille, elle
n’a non plus de respect pour les Sceptres, que
pour les houletes & elle est accoustumée à mõ
ter sur les Throsnes auec autant de hardiesse,
qu’elle en a pour entrer sous vn toict de rosseaux
& de chaume. Toutesfois, ie sçay que vostre
douleur s’irrite au lieu de se rendre plus douce,
& plus traictable, & qu’il faut des mains plus
adroictes que les miennes, pour toucher vne
playe que l’on vous a faite au cœur. Considerez,
Madame, que la precipitation auec laquelle ie
vous escris, met du desordre en mes pensees, &
fait que i’ose me monstrer à vous dans le mauuais
estat où la douleur m’a mis. Ie songe à soulager
vostre douleur, & non pas à me parer. Ie
parois en habit de dueil, ie veux dire que ma
lettre est sans ornement, & sans pompe. Et ie
pense aussi que c’est de la sorte qu’il est bien
seant que l’on se monstre aux yeux d’vne Reyne
affligée à qui mesme l’éclat d’vn beau iour
feroit outrage Oüy, Madame, quelques raisons
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Du Pelletier, Pierre [1649], LETTRE D’VN PRINCE ANGLOIS ENVOYÉE A LA REYNE D’ANGLETERRE. Sur les affaires presentes du Royaume, pour l’attentat commis en la personne de son mary. Traduite par le sieur du Pelletier. , françaisRéférence RIM : M0_1892. Cote locale : C_3_43.