Anonyme [1649], VERITABLE CENSVRE DE LA LETTRE D’AVIS, ESCRITE PAR VN PROVINCIAL, A MESSIEVRS DV PARLEMENT. ET LA VERITABLE CENSVRE de la Réponse à la mesme Lettre, auec la Refutation de la Replique à ladite Réponse. OV La Critique des trois plus fameux Libelles que nous ayons veu paroistre, depuis le commencement de ces derniers Troubles, iusques à present. Par vn des plus Illustres Grammairiens de Samothrace. Domine libera animam meam à labiis iniquis, & à lingua dolosa. Psalm. 119. , français, latinRéférence RIM : M0_3924. Cote locale : A_7_63.
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vn tiltre si specieux à la censure qu’il fait de son aduis, sans le
reprendre dans vn ouurage de si longue estenduë, qu’en vn seul
point, & si c’est encore auec des raisons si delicates, qu’à peine
ont-elles la force de se soustenir d’elles mesmes. Il ne veut pas
qu’vn Roy abusant du pouuoir que Dieu luy a donné, cesse
d’estre Roy, & ses Sujets Sujets, lors qu’il n’exerce plus que
l’office d’vn Tyran, & qu’il va contre le serment qu’il a fait
à son Peuple : ce que ie ne veux pas non plus que luy. Mais
pour appuyer sa proposition il nous dit, qu’on ne void en tout
l’Vniuers qu’vne souueraine & vniuerselle Puissance, de laquelle
toutes les autres dependent, qui n’est qu’vn exemple :
Or les exemples ne sont pas des preuues ; parce que s’il se falloit
arrester aux exemples, on en tireroit bien souuent de mauuaises
consequences.

 

Il dit encore, pour donner toute sa vigueur à la Souueraineté,
qu’il la faut poser en vn sujet, & la rendre indiuisible de la
personne. C’est, s’il me semble, passer de l’vne extremité à
l’autre ; puis que ces raisonnemens Physiques, n’ont que des
notions trop sublimes & trop speculatiues, pour vn peuple qui
ne iuge des choses que par les sens, & selon la portée de son
intelligence. Outre que, ie les trouue bien foibles pour vne si
digne matiere, s’il m’est permis de le traiter en amy, & de luy
parler auec franchise. Aristote, Prince des plus celebres Academies
du Monde, nous asseure, qu’on ne sçauroit excellemment
bien connoistre les causes que par leurs effets : de sorte
que s’il s’en faut rapporter à ce diuin Interprete de toute la
plus profonde sagesse Scholastique, il me semble qu’il faut
combattre vn sentiment si pernicieux, que celuy de son aduersaire,
par des raisons plus solides & mieux concertées que les
siennes. Le Syllogisme semblable à l’Enthymeme, au Dilemme,
& à l’Induction, purifié de toutes ses immondices Pedentesques,
est vne excellente maniere de prouuer sa proposition,
lors qu’elle est fondée sur vn veritable principe. En l’Enthymeme
on cache l’vne des propositions, ou pour abreger, ou
pour surprendre : au Dilemme ou donne à son Riual le choix
de deux propositions, pour le conuaincre, aussi bien en l’vne
qu’en l’autre : & à l’Induction on fait seruir de moyen à plusieurs
singuliers, pour prouuer vne conclusion vniuerselle, &
ainsi du reste.

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Anonyme [1649], VERITABLE CENSVRE DE LA LETTRE D’AVIS, ESCRITE PAR VN PROVINCIAL, A MESSIEVRS DV PARLEMENT. ET LA VERITABLE CENSVRE de la Réponse à la mesme Lettre, auec la Refutation de la Replique à ladite Réponse. OV La Critique des trois plus fameux Libelles que nous ayons veu paroistre, depuis le commencement de ces derniers Troubles, iusques à present. Par vn des plus Illustres Grammairiens de Samothrace. Domine libera animam meam à labiis iniquis, & à lingua dolosa. Psalm. 119. , français, latinRéférence RIM : M0_3924. Cote locale : A_7_63.