vous vous soyez aneanty iusques dans vne creiche, & sur vn
gibet infame ; Mais ô prodige sans égal ! qui pourroit, dit
S. Chrysostome, conceuoir que vous eussiez voulu apres
les infamies honteuses d’vne mort violente ; apres les persecutions
de vos bourreaux, & de vos ennemis, vous exposer
encor aux injures des hommes ; & comme si vostre
amour n’estoit pas satisfait, & que vos souffrances ne fussent
pas accomplies ; vous exposer derechef à la cruauté de
vos Tyrans ; puis qu’il est certain, dit le mesme Pere, que
Iesus-Christ souffre dauantage dans le S. Sacrement des
Autels, que sur la Montagne du Caluaire, lors que son Sang
y est profané par la malice des pecheurs qui le boiuent indignement.
Mal-heureux parricides, s’escrie S. Augustin,
iugez que ce mesme Dieu qui est le principe de vostre vie,
le sera aussi de vostre mort : si vous ne faites en sorte par vos
actions, & vos deportemẽs, que vous ne meritiez ses Diuines
misericordes. Il est en cét Autel vn Dieu humilié, aneantissez
vos ames & vos cœurs en sa presence. Car c’est, dit
le Prophete, dans les ames humiliées qu’il respand ses graces,
Qui emittis fontes in conuallibus : Et ces graces respanduës
nous communiquent la Saincteté en ce monde, pour
nous combler de gloire en l’autre, Où nous conduise, le Pere,
le Fils, & le S. Esprit.

Fin des trois Sermons.