Anonyme [1652], TRES-HVMBLES REMONSTRANCES FAITES AV PARLEMENT PAR LES BOVRGEOIS DE PARIS, Sur l’estat present des affaires. , françaisRéférence RIM : M0_3835. Cote locale : B_17_1.
Page précédent(e)

Page suivant(e)

-- 14 --

la guerre qu’on luy veut faire, parce que c’est le seul
moyen de le perdre, & de rendre au Roy son authorité,
au Parlement son credit, & le repos à tous les Peuples.

 

Ce n’est pas, Nosseigneurs, que nous pretendions
que la guerre doiue dépendre du premier caprice des
Subjets, & que sous pretexte que l’on murmure souuent
contre le Gouuernement & le Ministere, il faille
aussi-tost prendre les armes, & demander la reformation
d’vn Estat. Nous sommes, Nosseigneurs, bien
esloignez de ces pensées : Mais quand on a demeuré
quarante ou cinquante ans dans la tyrannie, que l’authorité
des Compagnies Souueraines a esté opprimée,
& la liberté des peuples. Quand on a demeuré quarante
ans à faire des Remonstrances, qui n’ont fait
qu’aigrir les maux au lieu de les guerir, & augmenter
l’insolence des Ministres. Quand encore vn coup le
Parlement a condamné par ses Arrests la conduite du
Gouuernement, que le Roy mesme l’a reconnu par
des Declarations verifiées, que l’Oncle du Roy le plus
desinteressé Prince de l’Europe, & tous les Princes du
Sang y ont souscript, & qu’il ne reste plus à la Cour
que des proscripts, des Officiers necessaires, ou des
gens qui ne viuent que de la solde que leur donne le
Mazarin ; il n’y a personne apres cela que ceux de sa
cabale, des ignorans, ou de pernicieux Citoyens, qui
puissent dire que le Cardinal Mazarin n’est qu’vn pretexte,
que son esloignement qu’on demande est vn
caprice du peuple, vne faction de ses ennemis, &
qu’on ne peut faire la guerre pour le chasser sans commettre
felonie, parce qu’il est proche de la personne

Page précédent(e)

Page suivant(e)


Anonyme [1652], TRES-HVMBLES REMONSTRANCES FAITES AV PARLEMENT PAR LES BOVRGEOIS DE PARIS, Sur l’estat present des affaires. , françaisRéférence RIM : M0_3835. Cote locale : B_17_1.