par des personnes qui ont abusé méchamment
de vostre Royalle authorité.

L’imagination seule est capable de vous faire fremir,
SIRE, ils ne se sont pas contentez d’imiter
ce furieux, qui disoit, pereant amici modè per eant
inimici. Ils ont voulu de plus s’en prendre contre
Dieu mesme, afin d’attirer sur la France les chastimens
de sa iuste vengeance. Quand empescherez
vous ses melheurs, & ses malheureux, de
s’attaquer à Dieu & à ceux qui traictent ses diuins
mysteres redoutables aux Anges, Voyez nostre
souffrance & nostre innocence qui fait le comble
de la pitié, voir depouïller le Prestre à l’Autel,
renuerser les sacrez vaisseaux, emporter les ornemens,
les piller, est ce pas encor vne fois
s’attaquer à Iesus au Caluaire, voir violer les
filles de dix ans auec les meres dans les saincts
lieux, cela est il pas épouuantable, n’est ce pas
pour auoir le cœur fendu à la veufuë d’vn si horrible
spectacle, Quis cladem illius lucis, quis funeræ
fando explicet, aut possit lachrymis aquare dolores,
Cela est inoüy chez les plus barbares, cela est-il
pas capable, SIRE, de vous esmouuoir à la
commiseration, faires vous traitter ses vicieux
de main-morte, pouuons-nous les flatter & paillier
leur abomination ; se seroit farder vn laid visage,
la vie ny la mort nous ent peut distraire,