Anonyme [1649], TRES-HVMBLE REMONSTRANCE DV PARLEMENT DE PROVENCE. AV ROY, SVR LE GOVVERNEMENT de Monsieur le Comte d’Alais. , françaisRéférence RIM : M0_3816. Cote locale : A_8_10.
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des retraites asseurees, en les laissant viure en repos dans
leurs maisons dans vne Prouince irritée, sous la seule authorité
des loix publiques, & la foy de leurs Arrests.

 

Aussi quoy que ce remede semblast violent, l’operation en
a esté si douce, que Vostre Maiesté l’a approuuee, Monsieur
le Cardinal Bichy fut enuoyé pour connoistre l’estat de la
Prouince & la pacifier, sa prudence inimitable, & sa douceur
l’auoit mise en si bon ordre qu’il ne luy restoit pas mesme
la couleur de la maladie ; la ville d’Aix estoit dans sa premiere
beauté, & dans vne serenité parfaite ; la Prouince tesmoignoit
son contentement, toutes les villes venoient se
conjoüir auec la capitale de ce qu’elle auoit recouuré ses ornemens
& sa pompe : le peuple y accouroit en foule pour y
demander iustice qui auoit esté detenuë prisonniere par l’ignorance
& la crainte, & autant de Communautez qu’il y a
dans la Prouince, ont enuoyé leurs Deputez pour remercier
vostre Maieste en la personne de ses Officiers de la suppression
du Semestre, de la cassation du Regiment, de la liberté
de ses eslections Consulaires, du restablissement de ses anciens
vsages, & de l’attache des Procureurs du païs au logement
des gens Guerre, que les Declarations du mois de Mars
ont solemnellement confirmée.

Monsieur le Comte d’Alais engagea sa foy & sa parole enuers
Vostre Maiesté, & Monsieur le Cardinal Bichy, qu’il ne
les violeroit iamais, il a tesmoigné qu’il vouloit mettre le
repos & la tranquillité publique qui auoit esté troublée,
qu’il estoit desabusé de ses mauuais conseils qui l’auoient
porté à vn Gouuernement violent, que ces suittes n’estoient
pas de son humeur ny de son dessein ; il vouloit mesmes que
la ville d’Aix creust qu’il n’estoit point offense de l’effort
qu’elle auoit fait, il luy promit par escrit remis au Sieur Archeuesque
d’Arles d’y tenir l’Assemblee des Communautez
de la Prouince, donna les mains à la cassation de son Regiment,
qui a esté tousiours l’instrument dont les factieux se
sont seruis pour troubler la tranquillité publique : Bref il a
desaduoüé publiquement la legereté & la facilité de la ville

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Anonyme [1649], TRES-HVMBLE REMONSTRANCE DV PARLEMENT DE PROVENCE. AV ROY, SVR LE GOVVERNEMENT de Monsieur le Comte d’Alais. , françaisRéférence RIM : M0_3816. Cote locale : A_8_10.