Anonyme [1652], SONGE SVR LA FRANCE, Presenté à vne grande Dame, des plus accomplies de France. , françaisRéférence RIM : M0_3689. Cote locale : B_14_48.
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Ie me trouuay sans fiction
Tout interdit apres ce songe,
Consultant si ma vision
Pouuoit passer pour vn mensonge :
Comme i’estois en ce soucy,
I’en fus promptement éclaircy
Par l’entremise de mon Ange,
Qui me dit que ma vision,
Quoy qu’elle fut assez estrange,
N’estoit pas vne illusion.

 

 


Il me resta quelque frayeur,
Dont mon ame eust esté blessée,
Si continuant sa faueur
Il ne m’eust donné la pensée,
Qu’Angelique portoit ses yeux,
Capables de toucher les Dieux
Sur le sujet de nos outrages,
Et qu’ayant sa protection,
Ie serois parmy tant d’orages,
Affranchy d’apprehension.

 

 


Ainsi se dissipa ma peur,
Et cette Infidele ennemie
Que m’auoit donné ce trompeur,
Qui surprend nostre ame endormie :
Ainsi dedans vn mauuais sort,
I’eus ce bon-heur de voir le port
Fauorable à mon esperance,
Car ma Princesse estant aux Cieux,
Angelique est mon asseurance,
Et luy dois aussi tous mes vœux.

 

FIN.

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Anonyme [1652], SONGE SVR LA FRANCE, Presenté à vne grande Dame, des plus accomplies de France. , françaisRéférence RIM : M0_3689. Cote locale : B_14_48.