Anonyme [1649], SECOND SERMON DE L’EVCHARISTIE POVR LE DIMANCHE DE L’OCTAVE. SECONDE PARTIE. Preschée par le R. P. A. D. , français, latinRéférence RIM : M4_75. Cote locale : C_10_9.
Page précédent(e)

Page suivant(e)

-- 10 --

de pane illo edat, & de Calice bibat. Mortels, s’escrie cét
Oracle du Ciel, ne soyez pas si hardis que de manger de
ce Pain dont les Anges se rassasient dans l’Eternité, ny de
boire de ce vin qui enyure amoureusement les Saincts
dans la gloire, & qui produit des Vierges dans la terre. Vinum
germinans Virgines : Que vous n’ayez auparauant
serieusement examiné le plus secret de vos consciences,
car quiconque s’en approche auec vn cœur soüillé
d’impuretez, & remply d’adulteres, dit le grand S.
Hierosme, quiconque baise l’humanité adorable de Iesus
mon Maistre, de la mesme bouche dont il a receu les baisers
d’vne femme impudique, sans doute ce perfide est semblable
à Iudas qui tranit son Sauueur en le baisant au visage,
Quisquis fueris qui cum bis labijs silium Dei osculatis, quibus, osculatus
es labia meretricis, O Iuda hominis filiũ osculo tradis. Omnia creatura
ingemiscit & parturit adhuc, dit l’Apostre, toutes les creatures
desplorent le miserable estat de cette ame infortunée & sacrilege :
Le Soleil luy cache sa lumiere sous le voile de ses
Eclipses, la Lune change souuent de visage pour tesmoigner
son ressentiment, l’air l’infecte de corruption ; la mer
tient tousiours ses abysmes ouuertes pour l’engloutir dans
ses ondes, le Ciel n’a pour elle que funestes influences, &
tous les elemens sont si animez de vengeance contre cette
criminelle, qu’en quelque lieu qu’elle puisse aller, elle
porte tousiours deuant ses yeux l’horreur de son crime, & la
punition de ses sacrileges. Sainct Cyprien escrit d’vne
femme Idolastre qui s’estoit approchée de ce Sacrement
auec ses pechez & ses passions, qu’elle mourut soudainement,
cõme si elle eut receu vn coup d’espée dans le milieu
du cœur, ou qu’elle eut aualé quelque poison violent. Et
Balthasar Roy de Babylone perdit la vie, & son Royaume
la mesme nuict qu’il eut manié les vases Sacrez du Temple.
Que sera-ce Chrestiens de ceux qui s’aprochent indignement
de ce buisson tout bruslant d’amour & de Saincteté
Que deuiendra celuy qui auec des mains pleines de
sang osera toucher le Sainct des Saincts, le thresor de la
Sagesse, le Temple où habite le S. Esprit, & la demeure de
la diuinité ; sans doute il sera coupable de tous les sacrileges
Page précédent(e)

Page suivant(e)


Anonyme [1649], SECOND SERMON DE L’EVCHARISTIE POVR LE DIMANCHE DE L’OCTAVE. SECONDE PARTIE. Preschée par le R. P. A. D. , français, latinRéférence RIM : M4_75. Cote locale : C_10_9.