Anonyme [1652], RESPONSE A LA LETTRE DV ROY. Enuoyée à Nosseigneurs du Parlement de Roüen sur le sujet des presens mouuemens. , françaisRéférence RIM : M0_3368. Cote locale : B_19_10.
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plusieurs autres auoient rachepté leur vie par argent, comme
s’ils auoient payé rançon, & s’ils auoient esté attaquez par
leurs Ennemis ; Le Greffe de ladite ville auroit esté pillé, &
le Greffier assassiné de plusieurs coups ; ledit Hostel seroit demeuré
exposé de toutes parts à vne extréme violence ; En suite
dequoy ledit Gouuerneur & le Preuost des Marchands ont
esté depossedez, & lesdits Princes en ont choisi de leur faction,
& les ont establis dans leurs places de leur authorité priuée
& contre toutes les formes ; Ils ont obligé par menaces
nostredit Cousin le Mareschal de l’Hospital, & quelques-vns
des principaux Magistrats, à se retirer de ladite ville, & plusieurs
de nos Officiers en nostredite Cour de Parlement, ainsi
qu’en nos autres Cours Souueraines, & autres Compagnies
& Habitans de ladite ville, voyant qu’il n’y auoit plus de liberté
en sont sortis pour la trouuer à la campagne, ou aux autres
villes de nostre Royaume : De sorte que ladite ville se
trouuant en cette constitution, qu’elle n’a plus de Gouuerneur,
ny des Magistrats qui ayent des tiltres, ny d’authorité
legitime, que les Bourgeois qui ont accoustumé d’assister à
l’Hostel de Ville, sont obligez de suiure les mouuemens de
ceux qui leur commandent à present qui sont à la deuotion
des Princes, que les Officiers qui sont restez au Parlement,
dont la pluspart n’a pas eu la liberté de se retirer, sont contraints
par menaces d’aller au Palais, & d’y donner leurs suffrages
à la volonté des Princes pour estre en seureté de leurs
vies. L’on peut iuger de là ce que l’on doit attendre du Corps
de ladite ville, & de celuy du Parlement, & quel estat l’on en
doit faire, tandis qu’ils demeureront dans vne subjettion &
contrainte si extraordinaire. Et parce que lesdits Princes apprehendent
que les gens de bien qui sont en nostredite ville
en grand nombre (n’y ayant qu’vne poignée de seditieux) ne
reconnoissent leurs forces ne puissent pas supporter vne authorité
qui les expose auec leur famille à l’insolence du Soldat,
au pillage & à l’incendie, ny viure sans plus obseruer de
forme de Loy, ny de Coustume du Royaume : Et que de plus
les Trouppes que lesdits Princes tiennent presentement aux
fauxbourgs de ladite ville, sont assez notablement affoiblies
par les diuerses attaques des nostres, & Dieu a fait voir comme
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Anonyme [1652], RESPONSE A LA LETTRE DV ROY. Enuoyée à Nosseigneurs du Parlement de Roüen sur le sujet des presens mouuemens. , françaisRéférence RIM : M0_3368. Cote locale : B_19_10.