Anonyme [1650], RESOLVTION POLITIQVE Des deux principaux doutes qui occupent les Esprits du temps ; Sçauoir est, Et pourquoy est-ce qu’il s’opiniastre à leur detention, en veuë des desordres qui troublent l’Estat, pour procurer leur eslargissement. Dediée A ceux qui voudront voir vne Apologie sans passion, vne inuectiue sans aigreur, & vn raisonnement sans obscurité. , françaisRéférence RIM : M0_3515. Cote locale : B_6_1.
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les fait entrer en party pour y opiner en faueur
de celuy qui captiue leurs iugements, souz le tirannique
esclauage des esperances qu’il leur donne : les
genereux ne se declarent, du moins en intention,
que pour la verité ; & leurs conclusions ne sont pas
moins independantes de toute sorte de motifs interessez,
que leurs esperances ne sont nullement allechées
par les amorces d’aucun respect humain : les
Theologiens ne resoluent rien que par les lumieres
qu’ils empruntent de la prouidence, & lors qu’eils
condamnent, ou qu’ils iustifient, ils pretendent que
leurs iugements soient dautant plus équitables, qu’ils
sont pezez par les balances de la Iustice de Dieu : les
Philosophes ne discourent que par Probleme, & la
subtilité qu’ils employent pour la resolution de ce
doute, cause mille confusions, qui font vn dedale, de
la plus importante question du temps.

 

Pour moy, ie ne suis ny Philosophe, ny Politique,
ny aucunement interessé, comme i’ay desia protesté
dans l’entrée du discours d’Estat ; mais ie pense neant
moins qu’apres auoir attentiuement foüillé dans les
secrets de Mazarin, ie peus y auoir rencontré les veritables
motifs, qui l’ont pû porter à se resoudre
pour ce dangereux emprisonnement ; & pour en rendre
la connoissance dautant plus sensible que plus elle
est esloigné du sens commun à raison de sa profondeur,
ie presupose en premier lieu, que les obligations
importantes que le Cardinal auoit à Monseigneur le
Prince, depuis le succez du siege de Paris, auoiẽt tellement
engagé cet ingrat à seconder toutes les intentions

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Anonyme [1650], RESOLVTION POLITIQVE Des deux principaux doutes qui occupent les Esprits du temps ; Sçauoir est, Et pourquoy est-ce qu’il s’opiniastre à leur detention, en veuë des desordres qui troublent l’Estat, pour procurer leur eslargissement. Dediée A ceux qui voudront voir vne Apologie sans passion, vne inuectiue sans aigreur, & vn raisonnement sans obscurité. , françaisRéférence RIM : M0_3515. Cote locale : B_6_1.