REQVESTE PRESENTEE
à Monseigneur le Prince par les Vignerons
de son Gouuernement.

 

VOVS SVPPLIENT tres-humblement
Ceux de vôtre Gouuernement,
Dont la main façonne la vigne
D’auoir audience benigne ;
La grandeur que vous possedez,
Fait que si vous nous accordez
De parler auec hardiesse,
Nous vous appellerons Altesse,
Et tous les autres plus beaux mots,
Qui peuuent rehausser vn los.
DISANS que toute nôtre troupe,
Qui ne met de l’eau qu’en sa soupe,
Honoroit vôtre Geniteur,
Qui l’aymoit aussi de bon cœur ;
Puis qu’il chinquoit à tasse pleine
A longs traits & perte d’haleine,
De dans Paris, & dans Dijon
Nôtre vin qu’il trouuoit si bon :
Que depuis la méchante guerre
Que le Diable mît sur la terre
Le matin d’apres le Roy boit,
Aucun batelier on ne voit
Ramer, pour Paris, sur Yonne,
Afin de luy vendre la tonne,
De nos vins plus delicieux,
Et raporter des escus vieux :
Que pas vn de nous n’est plus riche,
Que le plus-aisé deuient chiche,
Que manquans de ce reuenu,
On nous verra bien tôt le cu :
Qu’vn naturel de la Bourgongne,
A priuilege d’estre yurongne,

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Anonyme [1649], REQVESTE PRESENTEE A MONSEIGNEVR LE PRINCE PAR LES VIGNERONS DE SON GOVVERNEMENT. DE BOVRGONGNE. En vers Burlesques. , françaisRéférence RIM : M0_3501. Cote locale : C_8_55.

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