Anonyme [1649], REQVESTE ET REMONSTRANCE ADDRESSÉES PAR LE PARLEMENT DE DIION A MONSIEVR LE PRINCE à son arriuée en Bourgogne. , françaisRéférence RIM : M0_3498. Cote locale : C_9_72.
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renoncer au sens commun, & dire que les Rois ne sont pas
les Peres de leurs sujets. L’autre raison regarde les interests
de chaque particuliers : Car comme tout vn Estat n’est
qu’vn Corps, dont le Souuerain est le Chef, vne partie ne
peut souffrir que l’autre ne participe à sa douleur : ainsi
comme tous les Peuples ont vne liaison auec le Prince,
dont les interests ne se peuuent separer, il n’y a personne
dans l’Estat, qui par la conseruation de ses interests propres,
ne soit obligé d’employer corps & biens pour la conseruation
de ceux du public, dans lesquels tous les particuliers
sont essentiellement engagez. Ces raisons seroient capables
de porter les François à leur deuoir, si leur bon naturel &
leur rare candeur ne les y portoient pas assez. Vostre Altesse
doit croire que tout le peuple de France, & les Habitans
de Paris, sont rauis d’aise, quand le Ciel leur fait
naistre l’occasion où ils peuuent tesmoigner leur fidelité &
leurs seruices à sa Majesté.

 

VII. LEÇON.

La derniere Leçon que nous vous desirons faire, est qu’vn
Enfant se doit souuenir des dernieres paroles de son Pere :
vous sçauez que Monseigneur le Prince, d’heureuse memoire
(à qui vous deuez l’honneur de vostre naissance)
auant son deceds vous recommanda cet Empire en ces
termes : Mon fils, seruez bien la France, elle reconnoistra vostre
seruice. Voyez, Monsieur, si vous l’auez bien seruie en la
precedente occasion : Veritablemet iusques-là vous auiez
bien obserué le commandement de vostre Pere ; aussi la
France n’en estoit pas mesconnoissante, le Peuple ne preschoit
que vos louanges, la Noblesse vous appelloit le Pere
des Soldats, les Chaires des Eglises & les Tribunaux faisoient
vostre gloire ; & si nostre Loy l’eust permis, nous
vous eussions dressé des Autels. Poursuiuez, Monsieur,
poursuiuez à bien faire, reprenez vostre premiere route :
suiuez le dessein des fideles François, & non pas du Cardinal
Mazarin, Dieu benira vos projets, l’honneur accompagnera
vos victoires, qui rendront vostre nom immortel.

FIN.

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Anonyme [1649], REQVESTE ET REMONSTRANCE ADDRESSÉES PAR LE PARLEMENT DE DIION A MONSIEVR LE PRINCE à son arriuée en Bourgogne. , françaisRéférence RIM : M0_3498. Cote locale : C_9_72.