Anonyme [1649 [?]], REQVESTE DV DVC DE VANDOSME AV PARLEMENT DE PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_3496. Cote locale : B_9_13.
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ie me laissay emporter aux persuasions de mon frere & de tous
mes amis qui estoient lors à Nantes, la puissance desquels eust
esté trop foible pour me faire faire le voyage de Blois, si mon frere
m’eust fait connoistre aucune connoissance en embarras dans
les broüilleries dernieres de la Cour. Pouuant asseurer. Vostre
Maiesté comme si i’estois deuant Dieu, que de ces affaires là ie
n’ay iamais eu aucune connoissance que de ce qui est contenu
en cette declaration, non plus que ie n’ay eu nulle intelligence
directement ou indirectement auec les Estrangers, les Huguenots,
ny Monsieur de Soubize, tant en ce qui estoit de son
dessein de Blauet qu’ailleurs : & au cas que l’on puisse prouuer
le contraire iuridiquement & deuant mes Iuges naturels, ie me
soubsmets dés à present à toutes sortes de punitions, & aduouë
qu’il ne s’en sçauroit en ce cas trouuer d’assez grandes. Voyla,
SIRE, le resultat que i’ay fait de l’examen des fautes que i’ay
peu commettre non seulement par mes actions, mais mesmes
par mes pensées ; de quoy ie demande tres humblement pardon
à Vostre Maiesté, apres l’ingenuë, si franche & entiere confession
que ie luy en fais, comme à la viue image de Dieu en terre,
duquel elle a autant essayé d’approcher des actions qu’il est possible
à l’humanité, & particulierement & principalement en
vne clemence & bonté naturelle qu’elle a fait paroistre iusques à
cette heure. Ce qui me fait plus hardiment supplier V. M. en toute
humilité qu’il luy plaise se souuenir de la memoire du feu Roy
HENRY LE GRAND, du glorieux tiltre qu’elle me donne,
m’aduoüant pour son frere, & en ces considerations me vouloir
accorder ma liberté, que ie ne demande que pour la sacrifier aux
pieds de Vostre Maiesté, & pour empescher l’entiere ruine de ma
pauure & desolée famille, qui est ineuitable, si Vostre Maiesté fait
son œuure imparfaite, en retenant prisonnier celuy à qui elle a
pardonné & donné sa grace : Ie ne peux esperet ce bien que de sa
bonté, aduoüant par tout que si le feu Roy m’a donné vne fois la
vie en me mettant au monde, Vostre Maiesté me la donnere deux
foix, l’vne par sa grace & son pardon, l’autre par ma liberté, puis
que la priuation de celle cy m’empesche la iouissance de celle la :
& qu à tout cela i’adiouste l’extremité de la maladie à laquelle ie
suis reduit Fait au Donjon du bois de Vincenne ce seiziesme
Ianuier mil six cens vingt sept.

 

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Anonyme [1649 [?]], REQVESTE DV DVC DE VANDOSME AV PARLEMENT DE PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_3496. Cote locale : B_9_13.