Anonyme [1650], REQVESTE DE MADAME LA PRINCESSE A MESSIEVRS DE PARLEMENT de Bourdeaux, POVR LA SEVRETE DE SA personne, & de celle de Monsieur le Duc d’Anguien. , françaisRéférence RIM : M0_3474. Cote locale : A_9_21.
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sieur du Vouldy, auec ordre de mener Madame la Princesse
Doüairere sa belle-Mere, Monsieur le Duc d’Anguien
son fils, & Messieurs les Comtes de Dunois & de saint Paul,
fils de Monsieur le Duc de Longueville en Berry, pour se
saisir en mesme temps de leurs personnes & du reste de
leurs biens ; Ce qu’elle n’auroit esuité que par vne fuite
precipitée, qui l’empescha de tomber entre les mains du
Comte de saint Aignan, qui auoit ordre de l’enleuer auec
toute sa suite, & auoit pour ce sujet fait assemblée de gens
inconneus, Que par vne visible protection de Dieu n’arriuerent
au village de Menetou que quelques heures apres
qu’elle en fut partie pour se rendre à Montrond, où elle
sauua en la personne de Monsieur le Duc d’Anguien, le
reste de cette Maison opprimée. Tous ces mauuais traitemens
ne firent pas perdre à la suppliante le souuenir qu’elle
estoit née sujette de celuy, sous le nom duquel le Cardinal
Mazarin la persecutoit : elle creut qu’elle deuoit escrire
à la Reyne comme elle fit, auec toute la soumission
possible de la laisser viure en repos, & esleuer mondit sieur
son fils en la crainte de Dieu, au seruice du Roy & au sien,
dans cette maison particuliere, ce que sa Majesté eut la
bonté de luy accorder par sa lettre du 18. Avril dernier.
Mais elle ne fut pas long-remps dans la tranquillité qu’on
luy faisoit esperer ; elle vit bien-tost renaistre en elle les
premieres inquietudes d’vne femme & d’vne Mere, à qui
l’apprehension de perdre vn mary & vn fils qui ont l’honneur
d’estre du sang Royal, ne donne que des pensées funestes :
Elle eut aduis de toutes parts que les troupes du Cardinal
Mazarin auoient leur route vers Montrond, & leur
rendez-vous dans toutes les Villes voisines de ce Chasteau
qui est au cœur du Royaume, dans vn temps qu’elles deuoient
estre sur la frontiere : Elle vit de ses fenestres le
Comte de saint Aignan, qui auec cent ou six vingts Cheuaux
fut reconnoistre la place ; elle eut vne copie de la Lettre
que Monsieur le Comte de Brienne Secretaire d’Estat
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Anonyme [1650], REQVESTE DE MADAME LA PRINCESSE A MESSIEVRS DE PARLEMENT de Bourdeaux, POVR LA SEVRETE DE SA personne, & de celle de Monsieur le Duc d’Anguien. , françaisRéférence RIM : M0_3474. Cote locale : A_9_21.