si vous n’y prenez garde. Vous voyez donc les miseres,
dans lesquelles vous reduisez cette France glorieuse,
ses Prouinces, & les dégasts que vous y apportez
dans ses Villes, & principalement dans la Capitale de
son Royaume, que vous contraignez auiourd’huy à
violer les Loix que nous auons dans nostre Eglise, qui
est de manger de la viande le Caresme. C’est cette mesme
Eglise, qui vous reprochera à iamais les desordres
que vous y auez apporté par vos pernicieux conseils :
C’est elle qui vous demãde les differences que vous auez
mises entre les fidelles Catholiques, & les Heretiques ;
il n’y en a point, puis que vous n’auez fait qu’vne Eglise :
Ce sera donc d’elle mesme que vous soufrirez, &
qui vous fera rendre ce que vous auez voulu auoir
par la force, pour sustenter vostre Maison. Ne pouuiez
vous pas vous mouler sur vn Ioseph, vn Ministre
d’Estat, qui estoit tellement fidele à son Maistre, qu’il
n’auroit iamais souffert à ses passiõs le desir de paroistre,
ny de fouler son Peuple pour s’enrichir ; Puis que c’est le
contraire, que vous volez vostre Roy & ses Peuples, qui
ne peuuent plus resister à vos tyrannies & à vos cruautez,
& qu’il faut qu’auiourd’huy vous soyez le sujet de
leur querelles, & l’Autheur de leur differents. Ce n’est
pas de cette heure que nous sçauons ce que vous estes,
& que nous connoissons les fourbes, dont vous vous
estes seruy pour tromper le Roy d’Espagne, & que vous
voulez encore vous seruir, pour tromper le Roy de
France, & son Peuple, qui s’est apperceu de tous les
stratagesmes que vous vous seruiez contre luy, & qui a
creu bien faire, s’il vous degradoit de vos Charges,

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