Délire sans raison ma mort ou mon absence
Mon nom leur fait horreur autant que ma naissance
I’esperois : mais en vain, que cette conferance
Me deust mettre à couuert de leurs intemperances,
Et me mettre en repos & en conualescence :
Mais ie voy à regret leur peu de confiance,
I’ay beau leur estaler par tout mon innocence,
I’ay beau les supplier d’auoir de la clemence ;
Ces obiets de pitié sont pour eux des offences,
Et ces Peuples ingrats remplis de malueillance
Au lieu de mescouter me tourne au silence,
M’accable de forfaits auec impertinence,
Et sans aucun esprit les mettre en éuidence
Auec tant d’ardeur & tant de vehemence,
Que ie suis tout troublé & dans cette occurrence
Sont Iuges & parties & moy sans assistance,
Ie suis condamné sans oüir ma Remonstrance,
I’ay beau en appeller comme estant d’impetance
Ie n’ay plus de support de la Sur-Intendance,
Il a eu comme moy vn reuers d’inconstance,
Ce piteux Estat met mon esprit en balance
Voulant gagner au pied : mais alors que i’y pence,
Ie ne sçay où aller pour estre en asseurance
Craignant auec raison des Romains l’impudence,
I’ay regret de quitter tant de magnificence
D’argent, de bastimens si remplis d’excellence,

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