connus. Monseigneur le Prince de Conty ne les authorise
pas, il est trop persuadé de ses sinceres intentions.
Monsieur le Duc de Beaufort ne les approuue
pas : ce Prince a trop d’honneur pour ne pas demeurer
d’accord, que Monsieur le Comte de Lislebonne son
cousin germain, & fils de Monsieur le Duc d’Elbeuf,
le tira dernierement du peril où son grand courage
l’auoit engagé. Monsieur le Duc de Bouïllon ne les
souffriroit pas, on sçait que Mr le Duc d’Elbeuf est
tellement son amy, que lors que Messieurs les Deputez
du Parlement & de la Ville luy vinrent annoncer
le choix qui auoit esté fait de sa Personne pour estre
leur Chef, il ne se contenta pas de luy en donner aduis
en mesme temps par vn des siens : Il pria les mesmes
Deputez de l’accompagner en la visite qu’il alla
luy faire au sortir de l’Hostel de Ville. En fin Monsieur
le Mareschal de la Mothe ne les sçauroit entendre
sans s’en offenser, quãd il se souuiendra que Monsieur
le Duc d’Elbeuf a esté le seul qui s’est ouuertement
declaré pour luy à la Cour, au temps que personne
n’osoit plaindre son malheur & sa persecution.

Que reste-il donc à croire, sinon que les mesmes
mains qui ont fabriqué ces billets & ces libelles, sont
celles qui se preparent à se souïller de nostre sang, &
que c’est l’apprehension, que les autheurs de ces infames
impostures ont de voir dissiper leurs desseins
par ce Grand Prince, & Messieurs ses Enfans, bien
vnis à Messieurs les autres Generaux, qui les porte à
tascher de diuiser ceux qu’ils n’osent attaquer ouuertement.