tout sa Campagne, qui la menassoit de sa perte
ineuitable, si elle ne flechissoït par sa reduction,
sous l’obeïssance qu’elle doit à sa Patrie & à son bonheur.

Sur les trois heures de releuée, Monsieur de Beaufort
suiuy de quelque Caualiers arriua à Paris, admiré
de tout le monde pour ses proiets, pour les belles
qualitez qui le rendent aymable : & pour sa valleur
qu’il fait paroistre dans vne occurrence s’y pressente,
il n’a pas plustost paru dans cét incomparable Ville,
qu’il a imprimé dans les cœurs, vn carractere de bien
veillance comme a vn bon Nonce, qui apporte bonnes
nouuelles asseurant les Bourgeois d’vn riche conuoy,
qui excedoit ceux que sa valleur auoit fait entrer,
& pour cét effect qu’il inuitoit promptement à
trouuer des chariots & charettes. Ce qui a esté aussitost
executé, que la necessité du temps le requiert.

Et à quatre heures dudit iour, on a amené soixante
& deux pillars & excurseurs, tant Suisses qu’autres du
Regiment des gardes, qui estant détachez des trouppes
ennemies, vont par les villages, où ils exercent
toutes sortes d’hostilité, il n’y a plus de hazard à la
blanque pour eux ; car le grand nombre de fuziliers
qu’on a leué ces iours passez, leur sera défauorable,
& ce peuple iustement irrité contre cette canaille, ne
la traittera pas moins indignement, qu’on pourroit
faire aux larrons de grands chemins comme ils sont,
qui sont si cruels & inhumains qu’ils mettent a nudité,
qui est le moindre mal qu’ils font ; car les violemens
& massacres leurs sont tres-communs. Nos robustes