Anonyme [1649], RELATION VERITABLE DE CE QVI S’EST PASSÉ A S. GERMAIN EN LA DEPVTATION de la Cour des Aydes, POVR LE RETOVR DE LEVRS MAIESTEZ à Paris. AVEC LA HARANGVE ET REPLIQVE DE MONSIEVR AMELOT premier President, sur ce sujet. , françaisRéférence RIM : M0_3219. Cote locale : A_8_72.
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La Veneration, qui est hereditaire à vostre Auguste Maison,
aussi bien qu’à celle de S. Loüis, pour le plus sainct & le
plus redoutable de nos mysteres, ne nous permet pas de l’ennuyer
d’vn recit qui ne pourroit que luy causer vn desplaisir
mortel, & dont la seule pensée est capable de faire fremir
tous ceux qui ont quelque sentiment du Christianisme.

 

Nous venons donc supplier tres-humblement Vos Maiestez
de faire cesser ces desordres, & de ne refuser pas à nos
souhaits, & à ceux de toute la France, leur retour dans
cette commune patrie des François, qui semble auoir esté
destinée du Ciel pour estre les delices de nos Roys, aussi
bien que pour faire de nos Roys ses delices : Assurant Vos
Maiestez, Qu’elles y trouuerront dans tous les Ordres,
& sur tout dans nostre Compagnie, vne obeyssance parfaite,
& vne inuiolable fidelité. Nostre Compagnie a tasché
iusques icy de leur en donner toutes les preuues qui luy ont
esté possibles, & ce nous sera vne nouuelle & tres-sensible
obligation de nous affermir tousiours de plus en plus dans les
mesmes sentimens, de continuer nos Vœux au Ciel pour la continuation
de ses Graces, sur les personnes de Vos Maiestez.

EN suite dequoy Mondit Sieur le premier President a dit, Que
Monsieur le Chancelier ayant pris la parole par ordre de la
Reine, auoit dit en substance, qu’on n’entendoit autre chose que
des personnes qui se plaignoient du malheur du temps, & des desordres
des gens de guerre ; Mais que personne ne parloit de maintenir
l’Authorité du Roy au poinct qu’elle doit estre. Que c’estoit cette
consideration qui auoit porté la Reine à s’éloigner de Paris auec le
Roy, a fin de conseruer son Authorité, comme elle s’estime obligée, &
afin d’éuiter les mauuais desseins du Parlement, qui estoit dans
vne desobeyssance manifeste : Que toutefois Sa Maiesté auoit tant de
bonté, qu’elle pourroit oublier le passé, & pardonner la faute des officiers
de cette Compagnie-là, s’ils se remettoient bien-tost dans
leur deuoir, & qu’en ce cas-là, Sa Maiesté se pourroit resoudre à ramener
le Roy à Paris.

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Anonyme [1649], RELATION VERITABLE DE CE QVI S’EST PASSÉ A S. GERMAIN EN LA DEPVTATION de la Cour des Aydes, POVR LE RETOVR DE LEVRS MAIESTEZ à Paris. AVEC LA HARANGVE ET REPLIQVE DE MONSIEVR AMELOT premier President, sur ce sujet. , françaisRéférence RIM : M0_3219. Cote locale : A_8_72.