cette attaque. Et de plus, le reste de l’armée
voyant que de deux mille hommes il
n’en reuenoit pas huict cents ; ce qui les
estonna beaucoup, ne sçachant point s’ils
auoient esté tuez, ou faits prisonniers. Les
autres Generaux & Capitaines en furent
aussi esmeus, que les moindres Soldats de
leurs Regimens : & ne croyant pas que de
leurs propres Soldats, quoy que contraires
à leur mauuaise entreprise, & malheureux
conseils, se fussent rangez du party de Son
Altesse Royale & de Messieurs les Princes,
par vne action si genereuse qu’ont fait ces
veritables François. Ce qui fera voir aux
autres François, quoy que d’vne mesme Prouince,
& sous vne mesme Couronne, s’ils
desirent la paix ou la guerre, ou s’ils ont du
cœur & du courage, qu’ils ne seruiront pas
de gardes & de trophées, comme ont fait
les Armeniens dans l’histoire de Cyrus, ou
des anciens Grecs, pour tenir leur Roy prisonnier,
& estre cause d’vne si meschante
guerre dure si long temps, dont il n’y a Prouince
en France qui n’ait ressenty les effets
de cette malheureuse guerre. Ouy, chers
compatriotes, si vous auiez vn cœur genereux,

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