garde de cette embuscade, laquelle les voyant
approcher, quitta son poste qui estoit dans le
bois, & vint les charger si adroittement, qu’ils
en coucherent à l’instant cinq cens sur la
place. Et en suitte se retirerent dans le bois.
Mazarin qui n’attendoit pas vn tel rencontre,
voulut retourner vers Chasteau-Thierry afin
de se mettre à couuert des coups qu’il preuoyoit
aduenir à ses trouppes ; mais il en fut empesché
par le neueu du Mareschal d’Aumont,
luy remonstrant, que si son Eminence laschoit
le pied pour vne si petite perte, qu’il y auroit
danger qu’il n’en souffrit vne plus grãde quand
il viendroit à passer la riuiere : parce que les
Villes & les Villages se bandoient tous, afin
d’empescher son passage : Et qu’il falloit de
necessité combattre leurs ennemis, & leurs
faire quitter le poste qu’ils occupoient en vn
lieu si peu aduantageux.

Le Cardinal Mazarin trouua ce conseil bon ;
& fit mettre ses gens en ordre pour tenter vne
seconde aduenture, laquelle luy reüssit aussi
mal que la premiere ; ce fut le Mercredy 21.
iour d’Aoust, sur les deux à trois heures apres
midy qu’il voulut auoir son reuãche ; les trouppes
de Monsieur de Guise l’attendoient de