Anonyme [1649], REFVTATION DE LA RESPONSE SANS IVGEMENT, AV BANDEAV DE LA IVSTICE. , français, latinRéférence RIM : M0_3068. Cote locale : A_8_50.
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leur misere fut sans doute le plus grand. Les
soldats qui les gardoient, repoussoient leurs larmes
à grands coups de bastons, & ces pauures
esclaues furent à la fin contraints de leur donner
de l’argent pour auoir la permission de se
plaindre, d’où vient que saint Ambroise appelle
leurs larmes, des larmées acheptées à prix
d’argent emptitiæ lachrymæ. Mais vous qui accusez
les autres de mesdisance, & qui dites qu’on
est obligé de cacher les défauts d’autruy, peut
estre n’estes vous pas assez Theologien pour
sçauoir que cela sentend des actions particulieres,
& qui ne sont connuës qu’a nous, & non
pas de celles qui sont publiques, & dont la malice
où la lascheté à interessé l’authorité des
Princes, la puissance des Roys, le repos des
Peuples : autrement les Prophetes, les Apostres,
les peres de l’Eglise, les Predicateurs passeroient
pour les plus mesdisans du monde.
Que n’a point dit le fils de Dieu de l’hypocrisie,
de la dissimulation, de l’auarice secrette des
impietez, des Scribes, & Pharisiens ; qui sous
pretexte de Religion commettoient tous les
crimes imaginaires ? neantmoins il estoit le plus
innocent de tous les hommes, & sa bouche
sacrée n’estoit accoustume qu’au benedictions.
C’est cette mesme bouche, & les oracles qui
en sortent qui prononcent malediction contre
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Anonyme [1649], REFVTATION DE LA RESPONSE SANS IVGEMENT, AV BANDEAV DE LA IVSTICE. , français, latinRéférence RIM : M0_3068. Cote locale : A_8_50.