Les justes apprchensions que i’ay de ces extremitez
populaires qui offenseroient V. M. le zele que i’ay toûjours
eu pour l’obseruation de toutes ses volontez, l’obligation
que ie ressens de procurer le bien public qui
court par la à sa derniere ruine, me fait dire auec liberté
à V. M. SIRE, que ie ne sçay point par quelles raisõs
d’Estat ou plûtost d’interest, on luy dissimule tous ces
maux qui prennent leurs accroissement du peu de soin
qu’on apporte à les faire cesser, mais ie sçay bien que
tous les conseils qu’on luy donne sur ce sujet ne sont
point capables d’adoucir vn mal, qui triomphe par sa
violence, il y faut donner vn dernier remede, SIRE,
rien ne peut esteindre cét embrassement que l’éloignement
de celuy, qui le souffle qui l’entretient par le flambeau
de la guerre, & qui l’augmente à mesure qu’il lirrite
par vne violente contrarieté.

S’il faut que ie m’en retourne d’aupres de V. M. SIRE,
sans pouuoir donner cette assurance à vostre bonne
Ville de Paris, que son repos est plus cher à V. M. que
l’interest particulier d’vn seul Estranger contre lequel
ils ont assez de sujet d’estre animez, ie ne croiray point
ma vie bien assurée qu’en leur declarant tout haut,
qu’apres auoir fait tout mon possible aupres de Vostre
Majesté pour obtenir d’elle cette grace, ie n’ay rien
pû obtenir d’elle à cause du trop grand pouuoir que le
Mazarin à sur son esprit qu’il a malicieusement preuenu
par ses artifices, que ce Ministre n’a point laissé de
lieu aux sujets dans le cœur de leur Prince, & qu’il l’arme
contre eux d’vne épouuantable seuerité.

Ie sçay bien que c’est les animer encore dauantage contre