Anonyme [1651], QVESTION CANONIQVE, Si Monsieur le PRINCE a peu prendre les Armes en conscience, & si ceux qui prennent son party offensent Dieu. CONTRE LES THEOLOGIENS Courtisans. , français, latinRéférence RIM : M0_2947. Cote locale : B_6_34.
Page précédent(e)

Page suivant(e)

-- 10 --

pource qu’il pecheroit contre la charité, & qu’il
seroit meurtrier de soy-mesme, s’il n’empeschoit
pas sa perte par vne honneste deffense.

 

h Si Princeps
vel
queuis alia
persona reip
commoda ab
aliquo impuro,
vel nefario
impeteretur
tenetur
sub
pœna peccati
mortalis
deffendere
se. Soto sup.
Si quis potens
se deffendere
nulla
mala meritus
permittat se
mori eum se
posset honeste
deffendere,
peccat
ipse enim
hostis suus
& homicida
est. Tost aiui
ad cap. 11. in
Iosue.

C’est alors, ie dis dans cette extremité, que
la guerre des particuliers de cette condition n’est
pas seulement permise, mais commandée. La
necessité, dit vn docteur, tient dans cette rencontre
la place du Souuerain, qui baille pouuoir
d’armer & de faire des trouppes, & quoy que celuy
qui se met en campagne soit suiet & reconnoisse
vn Superieur, il ne peche pas pourtant, dit
Syluestre, k s’il se fait par les armes, la raison que
son Superieur luy aura refusé, apres en auoir esté
supplié par des grands de sa Cour ; comme a fait
Monsieur le Prince, qui a tenté toutes les voyes
de la douceur, du respect & de la negociation,
de quoy toute la France est suffisamment persuadée ;
& il ne se chargera non plus, dit Soto m des
desordres & des crimes que cette guerre causera,
que celuy qui voulant tirer dans vn bois à vn
voleur qui le veut tüer, ou à quelque beste feroce,
tüeroit sans y penser vn innocent caché dans
ce bois-là ; ce sont des accidens qui ne chargent
pas la conscience, & il suffit pour n’estre pas coupable
deuant Dieu, que celuy qui est contraint de
faire la guerre, n’ait dans sa visée que sa seureté, &
fasse sa fin de la conseruation de sa personne, &
que la guerre soit le seul moyen qui puisse le garentir

Page précédent(e)

Page suivant(e)


Anonyme [1651], QVESTION CANONIQVE, Si Monsieur le PRINCE a peu prendre les Armes en conscience, & si ceux qui prennent son party offensent Dieu. CONTRE LES THEOLOGIENS Courtisans. , français, latinRéférence RIM : M0_2947. Cote locale : B_6_34.