Anonyme [1649 [?]], PIECE D’ESTAT OV LES SENTIMENS DES SAGES. , françaisRéférence RIM : M0_2758. Cote locale : A_6_82.
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de maladies, sans vn danger euident de le perdre
tout entier ; que cette diuision ne peut estre desirée
que par des hommes tres-pernicieux à nostre Estat ;
dont les souhaits n’ont pour principe que la Malice
ou l’ignorance, qualitez esgalement funestes,
qui souuent ont ruiné les grands Empires du
monde.

 

Cette proposition n’est pas d’vne preuue difficile,
supposé que la France soit extenuée en toutes ses
parties, & tres-malade, ce que les maux qu’elle
souffre depuis trente ans, ou plutost, ce qu’vne experience
mal-heureuse fait assez cognoistre à tout
le monde : la consequence est tres-aisée à tirer, que
la diuision de ses membres ne sçauroit manquer de
l’abbattre entierement, parce qu’elle ne peut estre
entreprise sur ce Corps ruiné, sans vne conuulsion,
& sans des efforts prodigieux, lesquels sa foiblesse
presente ne luy permet pas de pouuoir soustenir ;
Mais Polyd. sans dauantage nous arrester sur le raisonnement
de nos Sages, cherchons en peu de
mots auec eux la verité dans les desastres de nos peres :
Tite-Liue dit, qu’il n’y a point d’Ennemis
estrangers, quelque fureur qu’ils exercent contre
vn Royaume, point de famines, point de pestes,
ny de fleaux qui puissent causer les rauages que fera
la moindre discorde entre les Citoyens. Cette maxime
tirée de l’experience de la ruine des anciens
Empires, & des preceptes des premiers Legislateurs,
est quasi le sujet de toutes les Metamorphoses de

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Anonyme [1649 [?]], PIECE D’ESTAT OV LES SENTIMENS DES SAGES. , françaisRéférence RIM : M0_2758. Cote locale : A_6_82.