Anonyme [1649 [?]], PIECE D’ESTAT OV LES SENTIMENS DES SAGES. , françaisRéférence RIM : M0_2758. Cote locale : A_6_82.
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peux bien croire que le Roy d’Espagne n’eust pas
esté plus scrupuleux qu’vn grand Empereur, & qu’il
n’eust pas refusé les moyens qu’il pensoit que nous
luy donnerions pour se vanger des maux que la
France luy faict il y a si long-temps ; il les tenoit,
Polyd. le Parlement auoit besoin d’vser de sa prudence
pour nous sauuer, il estoit necessaire qu’il relaschast
de ses interests & des nostres, & la France
estoit perduë, s’il ne se fust souuenu, qu’il faut souuent
accommoder ses conseils à la necessité du
temps, de peur qu’vne trop grande ardeur pour
obtenir ce que nous desirons ne consomme le reste,
qui est d’vne consequence infiniment plus grande,
qu’vne petite partie que nous poursuiuons : La sauueté
de nostre Estat sur le panchãt de sa ruine estoit
d’vne consideration bien plus importante, que l’esloignement
du Cardinal Mazarin, & l’vnion des
deux partis estoit bien plus necessaire que la discorde
de l’vn & de l’autre : Concordia res paruæcre scunt,
di scordia maximæ dilabuntur C’est l’obseruation de ce
grand precepte qui fait fleurir la Republique des
Hollandois, & qui la fait disputer de l’empire de
la Mer : c’est par l’vnion que Venize resiste à la puissance
effroyables des Otthomans, & sans elle iamais
Rome n’eust esté la Maistresse du Monde, ny la
Grece auparauant la terreur de l’Asie & du reste de
l’Vniuers.

 

Cic.
or. 3.
in ve.

Guicch.

Sal. l.
2.

C’est ce que l’experience nous enseigne, que le
Roy d’Espagne n’ignore pas ; Aussi nos Sages, apres

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