Anonyme [1649 [?]], PIECE D’ESTAT OV LES SENTIMENS DES SAGES. , françaisRéférence RIM : M0_2758. Cote locale : A_6_82.
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pas moins que la disposition du destin des
Empires, iugés de là si ie suis assez sçauant Politique
pour en resoudre, & si mon arrogance n’iroit pas
iusques à l’extresme, si ie l’entreprenois.

 

Ne pense toutesfois pas que j’ose manquer à te
satisfaire, ie prends trop de part en tes contentemens,
toy qui n’en veux que de iustes, pour ne te
les pas procurer, & les sentimens de nos Illustres, ou
plustost des Sages de nostre siecle que i’ay recueillis
auec assez de diligence & que ie t’enuoye, te tesmoigneront,
ie m’asseure, que ie n’ay rien tant à
cœur, que ce qui touche Polydas ; Leurs intentions,
non plus que les miennes, ne peuuent t’estre suspectes ;
le peu d’estime qu’ils font, & qu’ils nous ont
appris de faire de la faueur les mettent hors de toute
atteinte, & leur zele suiuy de ses effets pour la patrie
contre ceux qui estoient nos ennemis dedans
ces derniers troubles, fait assez voir que leur esprit
n’est point esclaue.

Si tost que la paix leur a restably la liberté de dire
de grandes choses, la lecture de ta Lettre que ie
leur ay portée, a commencé leurs belles reflexions,
ton esprit & ton eloquence n’ont pas esté oubliez
dedans leurs iugemens, & tous sont demeurez d’accord
que Polydas estoit tousiours luy-mesme. Mais
ie passe tous leurs discours sur ton merite, parce que
tu m’as deffendu de t’applaudir, pour te dire, que
leur estime n’a pas empesché leur iustice, & qu’ils
t’ont condamné, encore qu’ils t’ayent comblé de loüange.

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Anonyme [1649 [?]], PIECE D’ESTAT OV LES SENTIMENS DES SAGES. , françaisRéférence RIM : M0_2758. Cote locale : A_6_82.