Anonyme [1652 [?]], PENSEES CHRESTIENNES SVR LA PAIX. , françaisRéférence RIM : M0_2742. Cote locale : B_16_18.
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Tu ne surprens iamais, tu menasses, tu tonnes,
Auant que de punir les fautes des humains :
Entre mille pecheurs, trois ames qui sont bonnes,
Arrachent bien souuent la foudre de tes mains.

 

 


Que ta bonté, Seigneur, la grace nous accorde
D’amander nostre vie, & que ton bras puissant
Soûmettant ta Iustice à ta misericorde,
Sauue mille pecheurs pour vn Prince innocent.

 

 


Ie ne m’étonne point de te voir en colere
Apres tant de pechez & de débordemens
L’innocence du Roy, qui seule te peut plaire
Esteindra tous nos feux & nos embrasemens.

 

 


Viens à nostre secours, le peuple se mutine,
Et le mal du dehors veut r’entrer au dedans,
Grand Dieu si tu permets cette Guerre intestine
Nous sommes menacez de plus grands accidens.

 

 


Nous auons desia veu, les meurtres, les pillages,
Desoler nos Maisons, dépeupler les Citez,
On ne laboure plus, les Champs & les Villages
Ne sont que de Serpens & de Loups habitez.

 

 


Encor ces animaux plus que nous charitables,
Au lieu de nos Maisons nous laissent leurs manoirs :
Nous changeons auec eux, & rendrons habitables
Les plus affreux deserts, les antres les plus noirs.

 

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Anonyme [1652 [?]], PENSEES CHRESTIENNES SVR LA PAIX. , françaisRéférence RIM : M0_2742. Cote locale : B_16_18.