Anonyme [1652], PARIS EN DVEIL, REFLECHISSANT SVR SON Estat present, les perils ausquels elle a esté exposée, & les pertes qu’elle a faites la semaine derniere, & les dangers qui la menassent encor à l’aduenir. Foris interficit gladius & domi mors similis est. , français, latinRéférence RIM : M0_2693. Cote locale : B_14_6.
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pas mauuaise grace de commencer si tard de me
plaindre pour des maux que ie sens depuis tant
d’années, & compatissant aux douleurs des miẽs,
n’ay-je pas suiet de dire à celuy qui soutient le
Tyran qui me fait souffrir toutes ces pertes.

 

 


Non rude vulgus lachrymisque nouum,
Lugere Iuges boc continuis
Cogimus annis ex quo tetigit
Phrygius grajas bospes amyclas.

 

Ce qui ne peut s’entendre que de l’arriuée de
Mazarin en France.

Sans mentir ce n’est pas aujourd’huy que ie
dois regler ma douleur sur celle des Citez les plus
infortunées, & qu’ayant veu des degats & des
meurtres autour de mes murailles, & des seditions
mortelles au dedans, i’ay peu me plaindre
en ces termes, foris interficit gladius, &c. le passe
déja pour vieille pleureuse, & toute l’Europe qui
me portoit enuie auparauant comme au sejour
des felicitez & des parfaites delices, ne iette les
yeux sur moy maintenant que pour connoistre
de quel œil ie voy fondre sur moy tant de disgraces,
& pour voir la catastrophe de mes malheurs.
Mais quoy, si mes enfans sont armez contre
mes enfans estant mere commune, ne dois-je
pas plaindre esgallement leur infortune, & sans
prendre part à la gloire, ne suis je pas obligée
d’en prendre tousiours au malheur : Que puis-ie,

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Anonyme [1652], PARIS EN DVEIL, REFLECHISSANT SVR SON Estat present, les perils ausquels elle a esté exposée, & les pertes qu’elle a faites la semaine derniere, & les dangers qui la menassent encor à l’aduenir. Foris interficit gladius & domi mors similis est. , français, latinRéférence RIM : M0_2693. Cote locale : B_14_6.