Anonyme [1649], PARIS DEBLOQVÉ, OV LES PASSAGES OVVERTS. EN VERS BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_2692. Cote locale : C_8_17.
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Quand me transportant sur les lieux
Où s’exercent les tuëries,
Autrement dits les boucheries
Ie voyois ces bons animaux
Pendus par pieces aux estaux,
Et qu’à peine fendant la presse,
Vn Monsieur tout vestu de graisse
Me demander au dernier mot
Quatre liures pour vn gigot
De mouton, car dans l’equiuoque
Quelqu’vn diroit que ie me moque.
Lors ie voyois que le conuoy
N’estoit pas arriué pour moy,
Mais c’estoit bien la diablerie
Quand venant de la boucherie
Sans en porter dequoy manger
I’allois au prochain boulanger
Qui me disoit auec grand haste
Ie n’auons plus ny pain ny paste.
Mais i’en aurons demain matin
Car i’auons du bled au moulin,
Ces paroles estoient ciuiles
Quoy que pour moy fort inutiles
Qui cherchois quelques alimens
Prests pour le moulin de mes dents.
Quand mesme ma panse estoit pleine
Ie ne laissois pas d’estre en peine,
Car estant sans prouision
Vne prompte digestion
Malgré mon argent & mes nipes
Faisoit apprehender mes fripes.
Maintenant donc loin de la crainte
Des abstinences par contrainte
Apres auoir fort bien souppé,
Voyant Maistre Blocus dupé,
Voyant la seine nauigable,
Et la campagne labourable,
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Anonyme [1649], PARIS DEBLOQVÉ, OV LES PASSAGES OVVERTS. EN VERS BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_2692. Cote locale : C_8_17.