Anonyme [1652], OVIDE PARLANT A TIESTE, Luy monstrant l’ordre qu’il doit tenir pour gouuerner vn Estat, & le rendre victorieux malgré ses Ennemis. I. Que la Coustume doit estre obseruée, sans que l’on y puisse mettre empeschement. II. Que les Loix receuës, ne se doiuent aucunement changer. III. Que l’Espée roüillée de Iustice, peut perdre le Mazarin par ses nouuelles Loix. IV. Que les Loix permettent d’appeler mains ennemies pour esuiter vne continuelle guerre. V. Que les Vertus modernes, ce doiuent loüer autant que les anciennes. VI. Que son Altesse Royalle, Messieurs les Princes, & le Parlement, sont obligez de retirer le Roy d’entre les mains du Mazarin. , français, latinRéférence RIM : M0_2637. Cote locale : C_12_36.
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doublement punis qu’ailleurs. Où ils tuent les
pouls auec les dents comme les Magots, & trouuent
horrible de les voir escacher sous les ongles. Où l’on
ne couppe en toute la vie ny poil ny ongle : ailleurs
où l’on ne couppe que les ongles de la droicte, celles
de la gauche se nourrissent par gentillesse. Où ils
nourrissent tout le poil du costé droict tant qu’il peut
croistre : & tiennent raze le poil de l’autre costé. Et
en voisines Prouinces : celle-cy nourrit le poil de deuant,
celle la le poil de derriere : & rasent l’opposite.
Où les peres prestent leurs enfans : les maris leurs
femmes, à iouyr aux hostes, en payant Où l’on peut
honnestement faire des enfans à sa mere : les peres se
mesler à leurs filles, & à leurs fils. Où aux assemblées
des festins, ils s’entreprestent sans distinction
de parenté les enfans les vns aux autres. Icy on
vit de chaire humaine : là c’est office de pieté de tuer
son pere en certain âge : ailleurs les peres ordonnent
des enfans encore au ventre des meres, ceux qu’ils
veulent estre nourris & conseruez, & ceux qu’ils veulent
estre abandõnez & tuez : Ailleurs les vieux maris
prestent leurs femmes à la ieunesse pour s’en seruir
& ailleurs elles sont communes sans peché voir en
tels pays portent pour marque d’honneur, autant de
belles houppes frangées au bord de leurs robes,
qu’elles ont accointé de masles. N’a pas fait la coustume
encore vne chose publique de femmes à part ?
leur a t’elle pas mis les armes à la main ? fait dresser
des armées, & liurer des batailles ? Et ce que toute la
Philosophie ne peut planter en la teste des plus sages,
ne l’apprend-elle pas de la seule ordonnance au plus
grossier vulgaire ? Car nous sçauons des nations entieres,
où non seulement [1 mot ill.] estoit méprisée, mais
festoyée : où les enfans de sept ans souffroient à estre
fouettez iusques à la mort, sans changer de visage :
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Anonyme [1652], OVIDE PARLANT A TIESTE, Luy monstrant l’ordre qu’il doit tenir pour gouuerner vn Estat, & le rendre victorieux malgré ses Ennemis. I. Que la Coustume doit estre obseruée, sans que l’on y puisse mettre empeschement. II. Que les Loix receuës, ne se doiuent aucunement changer. III. Que l’Espée roüillée de Iustice, peut perdre le Mazarin par ses nouuelles Loix. IV. Que les Loix permettent d’appeler mains ennemies pour esuiter vne continuelle guerre. V. Que les Vertus modernes, ce doiuent loüer autant que les anciennes. VI. Que son Altesse Royalle, Messieurs les Princes, & le Parlement, sont obligez de retirer le Roy d’entre les mains du Mazarin. , français, latinRéférence RIM : M0_2637. Cote locale : C_12_36.