Anonyme [1652], OVIDE PARLANT A TIESTE, Luy monstrant l’ordre qu’il doit tenir pour gouuerner vn Estat, & le rendre victorieux malgré ses Ennemis. I. Que la Coustume doit estre obseruée, sans que l’on y puisse mettre empeschement. II. Que les Loix receuës, ne se doiuent aucunement changer. III. Que l’Espée roüillée de Iustice, peut perdre le Mazarin par ses nouuelles Loix. IV. Que les Loix permettent d’appeler mains ennemies pour esuiter vne continuelle guerre. V. Que les Vertus modernes, ce doiuent loüer autant que les anciennes. VI. Que son Altesse Royalle, Messieurs les Princes, & le Parlement, sont obligez de retirer le Roy d’entre les mains du Mazarin. , français, latinRéférence RIM : M0_2637. Cote locale : C_12_36.
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charge de iuger se vende, & les iugemens soient
payez à purs deniers contens ? & où legitimement la
iustice soit refusée à qui n’a dequoy la payer : & aye
cette marchandise si grand credit, qu’il se fasse en vne
police vn quatriesme estat, de gens manians le procez,
pour le ioindre aux trois anciens de l’Eglise, de
la Noblesse, & du peuple : lequel estat ayant la charge
des loix & souueraine authorité des biens & des
vies, fasse vn corps à part de la Noblesse : d’où il aduienne
qu’il y ait doubles loix, celles de l’honneur,
& celles de la iustice en plusieurs choses fort contraires :
aussi rigoureusement condamnent celles-là vn
dementi souffert, comme celles icy vn dementi reuanché :
par le deuoir des armes, celuy la soit degradé
d’honneur & de Noblesse qui souffre vne iniure,
& par le deuoir ciuil, celuy qui s’en venge encoure
vne peine capitale ; qui s’addresse aux loix pour auoir
raison d’vne offense faite à son honneur, il se deshonore :
qui ne s’y addresse, il en est puny & chastié
par les loix : Et de ses deux pieces si diuerses, se rapportans
toutesfois à vn seul chef, ceux là ayans la
paix, ceux-cy la guerre en charge : ceux là ayans le
gain, ceux-cy ll’honneur : ceux là le sçauoir, ceux-cy
la vertu : ceux-là la parole, ceux cy l’action : ceux-là,
la iustice, ceux-cy la vaillance : ceux la, la raison,
ceux-cy la force : ceux-là, la robbe longue : ceux-cy
la courte en partage. Quant aux choses indifferentes,
comme vestemens, qui les voudra ramener à leur
vraye fin, qui est le seruice & commodité du corps,
d’où depend leur grace & bien-seance originelle,
pour les plus fantastiques à mon gré qui se puissent
imaginer, ie luy donneray nos bonnets carrez : cette
queuë de veloux plissé, qui pend aux testes de nos
femmes, auec son attirail bigaré : & ce vain modelle
& inutile, d’vn membre que nous ne pouuons seulement
honnestement nommer, duquel seulement
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Anonyme [1652], OVIDE PARLANT A TIESTE, Luy monstrant l’ordre qu’il doit tenir pour gouuerner vn Estat, & le rendre victorieux malgré ses Ennemis. I. Que la Coustume doit estre obseruée, sans que l’on y puisse mettre empeschement. II. Que les Loix receuës, ne se doiuent aucunement changer. III. Que l’Espée roüillée de Iustice, peut perdre le Mazarin par ses nouuelles Loix. IV. Que les Loix permettent d’appeler mains ennemies pour esuiter vne continuelle guerre. V. Que les Vertus modernes, ce doiuent loüer autant que les anciennes. VI. Que son Altesse Royalle, Messieurs les Princes, & le Parlement, sont obligez de retirer le Roy d’entre les mains du Mazarin. , français, latinRéférence RIM : M0_2637. Cote locale : C_12_36.