Anonyme [1652], OVIDE PARLANT A TIESTE, Luy monstrant l’ordre qu’il doit tenir pour gouuerner vn Estat, & le rendre victorieux malgré ses Ennemis. I. Que la Coustume doit estre obseruée, sans que l’on y puisse mettre empeschement. II. Que les Loix receuës, ne se doiuent aucunement changer. III. Que l’Espée roüillée de Iustice, peut perdre le Mazarin par ses nouuelles Loix. IV. Que les Loix permettent d’appeler mains ennemies pour esuiter vne continuelle guerre. V. Que les Vertus modernes, ce doiuent loüer autant que les anciennes. VI. Que son Altesse Royalle, Messieurs les Princes, & le Parlement, sont obligez de retirer le Roy d’entre les mains du Mazarin. , français, latinRéférence RIM : M0_2637. Cote locale : B_18_37.
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Plutarque dit, que de son temps, aucuns attribuoient
la cause de la mort du ieune Caton, à la crainte qu’il
auoit eu de Cesar : dequoy il se picque auecque raison :
Et peut on iuger par là, combien il se fust encore
plus offencé de ceux, qui l’ont attribué à l’ambition.
Sottes gens ! Il eust bien fait vne belle action
genereuse & iuste, plustost auec ignominie, que pour
la gloire. Ce personnage-là fut veritablement vn patron,
que nature choisit, pour monstrer iusques où
l’humaine vertu & fermeté pouuoit atteindre : Mais
ie ne suis pas icy à mesme pour traitter ce riche argument :
Ie veux seulement faire luitter ensemble, les
traicts de cinq Poëtes Latins sur la loüange de Caton
& pour l’interest de Caton : & par incident pour le
leur aussi. Or devra l’enfant bien nourry, trouuer au
prix des autres, les deux premiers trainants. Le
troisiesme plus verd : mais qui s’est abbatu par l’extrauagance
de sa force. Il estimera que là il y auroit
place à vn ou à deux degrez d’inuention encore,
pour arriuer au quatriesme, sur le poinct duquel il
ioindra ses mains par admiration. Au dernier, premier
duquel espace : mais laquelle espace, il iurera
ne pouuoir estre remplie par nul esprit humain, il
s’estonnera, il se transira. Voicy merueilles : nous
auons bien plus de Poëtes, que de iuges & interpretes
de poësie. Il est plus aisé de la faire, que de la connoistre.
A certaine mesure basse, on la peut iuger
par les preceptes & par les articles. Mais la bonne,
la supreme, la diuine, est au dessus des regles & de
la raison. Quiconque en discerne la beauté, d’vne
veuë ferme & rassize, il ne la void pas, non plus que
la splendeur d’vn esclair. Elle ne pratique point nostre
iugement : elle le rauit & rauage. La fureur, qui
espoiçonnne celuy qui la sçait penetrer, fiert encores
vn tiers, à la luy ouyr traitter & reciter. Comme
l’aimant attire non seulement vne aiguille, mais infonde
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Anonyme [1652], OVIDE PARLANT A TIESTE, Luy monstrant l’ordre qu’il doit tenir pour gouuerner vn Estat, & le rendre victorieux malgré ses Ennemis. I. Que la Coustume doit estre obseruée, sans que l’on y puisse mettre empeschement. II. Que les Loix receuës, ne se doiuent aucunement changer. III. Que l’Espée roüillée de Iustice, peut perdre le Mazarin par ses nouuelles Loix. IV. Que les Loix permettent d’appeler mains ennemies pour esuiter vne continuelle guerre. V. Que les Vertus modernes, ce doiuent loüer autant que les anciennes. VI. Que son Altesse Royalle, Messieurs les Princes, & le Parlement, sont obligez de retirer le Roy d’entre les mains du Mazarin. , français, latinRéférence RIM : M0_2637. Cote locale : B_18_37.