Anonyme [1652], OVIDE PARLANT A TIESTE, Luy monstrant l’ordre qu’il doit tenir pour gouuerner vn Estat, & le rendre victorieux malgré ses Ennemis. I. Que la Coustume doit estre obseruée, sans que l’on y puisse mettre empeschement. II. Que les Loix receuës, ne se doiuent aucunement changer. III. Que l’Espée roüillée de Iustice, peut perdre le Mazarin par ses nouuelles Loix. IV. Que les Loix permettent d’appeler mains ennemies pour esuiter vne continuelle guerre. V. Que les Vertus modernes, ce doiuent loüer autant que les anciennes. VI. Que son Altesse Royalle, Messieurs les Princes, & le Parlement, sont obligez de retirer le Roy d’entre les mains du Mazarin. , français, latinRéférence RIM : M0_2637. Cote locale : B_18_37.
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l’ordre de la discipline, mettre la theorique auant la
pratique. Nous trahissons nostre apprentissage.

 

 


Primitiœ iuuenum miserœ, bellique futuri
Dura rudimenta. Ie sçay bien que c’est vn art vtile à sa fin (au dueil de
deux Princes, cousins germains, en Espagne, le plus
vieil, dit Tit-Liue, par l’addresse des armes & par
ruse, surmonta facilement les forces estourdies du
plus ieune) & comme i’ay connu par experience duquel
la connoissance a grossi le cœur à aucuns, outre
leur mesure naturelle : Mais ce n’est pas proprement
vertu, puis qu’elle tire son appuy de l’addresse, &
qu’elle prend autre fondement que de luy mesme.
L’honneur des combats consiste en la ialousie du
courage, non de la science : Et pourtant ay-ie veu
quelqu’vn de mes amis, renomme pour grand maistre
en cét exercice, choisis en ses querelles des armes ;
qui luy ostassent le moyen de cét aduantage :
& lesquelles despendoient entierement de la fortune,
& de l’asseurance : afin qu’on attribuast sa victoire,
plustost à son escrime, qu’à sa valeur. Et en
mon enfance, la noblesse fuyoit la reputation de bon
escrimeur comme iniurieuse, & se desroboit pour
l’apprendre, comme mestier de subtilité, desrogeant
à la vraye & naïfue vertu.

 

 


Non schiuar, non paror, non ritirarsi,
Volglion costor, ne qui destrezza ha parte,
Non danno icolpi fintihorpiens, qui horscarst.
Toglia l’ira e il furor l’vso de l’arte.
Odi le spade horribil mente vt arsi,
Amezzo, il ferro il pie d’orma non parte,
Sempre é il pie fermo, è la man sempre in moto.
Ne scende taglio in van ne punta à voto.

 

Les buttes, les tournois, les barrieres, l’image des
combats guerriers, estoient l’exercice de nos peres :
Cet autre exercice, est d’autant moins noble, qu’il

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Anonyme [1652], OVIDE PARLANT A TIESTE, Luy monstrant l’ordre qu’il doit tenir pour gouuerner vn Estat, & le rendre victorieux malgré ses Ennemis. I. Que la Coustume doit estre obseruée, sans que l’on y puisse mettre empeschement. II. Que les Loix receuës, ne se doiuent aucunement changer. III. Que l’Espée roüillée de Iustice, peut perdre le Mazarin par ses nouuelles Loix. IV. Que les Loix permettent d’appeler mains ennemies pour esuiter vne continuelle guerre. V. Que les Vertus modernes, ce doiuent loüer autant que les anciennes. VI. Que son Altesse Royalle, Messieurs les Princes, & le Parlement, sont obligez de retirer le Roy d’entre les mains du Mazarin. , français, latinRéférence RIM : M0_2637. Cote locale : B_18_37.